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À Mérignac, l'accueil des réfugiés de Calais a déjà commencé

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Depuis avril dernier, la ville de Mérignac dispose de logements pour accueillir temporairement des réfugiés venus de Calais. Il s'agit d'un accueil temporaire, les familles hébergées sont ravies, et le voisinage n'a la plupart du temps même pas remarqué leur présence.

Nasrédine, Bentarak et leurs enfants sont arrivés à Mérignac il y a un peu plus d'un mois.
Nasrédine, Bentarak et leurs enfants sont arrivés à Mérignac il y a un peu plus d'un mois. © Radio France - Damien Gozioso

Le démantèlement de la "jungle" de Calais débute ce lundi, des familles doivent être accueillies partout en France et bien sur en Gironde. Certaines communes s'y opposent, c'est le cas d'Ares, d'autres ont déjà commencé ce travail d'accueil, c'est le cas par exemple de Mérignac ou depuis avril dernier une cinquantaine de personnes sont arrivées à Mérignac. Elles sont hébergés provisoirement avec le soutien du Diaconat de Bordeaux, l'association d'entraide protestante.

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Des familles qui fuient la guerre

Nasrédine, Bentarak et leurs deux enfants sont là depuis un peu plus d'un mois. Ils viennent du Kurdistan irakien, lui était président d'une association pour les droits des femmes, elle combattante pesh-merga. Ils ont quitté leur pays d'origine parce qu'ils craignaient pour leur vie. Après un périple de plusieurs mois où ils ont traversé la Grèce, la Macédoine, la Serbie ou encore l'Allemagne, ils sont arrivés à Calais. Bentarak reconnait que les conditions de vie dans la "jungle" étaient dures, "mais moins que dans certains camps en Allemagne, explique-t-elle. Et puis il y avait toujours du staff (des membres d'associations humanitaires, NDLR) pour nous accompagner".

C'est d'ailleurs par le biais de ces associations qu'ils ont, au bout de quelques jours, été dirigés vers Mérignac où le Diaconat joue le rôle de Centre d'Accueil et d'Orientation (CAO) pour les réfugiés. La petite famille est donc installée dans une maison pavillonnaire, quartier Chemin-Long. La famille commence à prendre ses marques, les deux jeunes garçons peuvent jouer dans le jardin, la maison est confortable, ils disposent d'une télé pour suivre les nouvelles de leur pays d'origine et d'une connexion Internet pour contacter leurs proches. Ils ne parlent pas encore français, la maman se débrouille en anglais, et tous font des efforts : "Je remercie dès que je peux la France et les français pour leur accueil. Et cette association (le Diaconat de Bordeaux, NDLR), c'est comme une deuxième famille pour nous maintenant" confie Bentarak.

Ici, tout le monde nous respecte - Nasrédine, venu du Kurdistan irakien

Une solution d'accueil temporaire

Avec l'aide du Diaconat, ils doivent maintenant effectuer les démarches nécessaires pour se déclarer à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), et ainsi obtenir le statut de réfugiés. Ils seront ainsi dans un deuxième temps dirigé vers un Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asile (CADA), et n'ont donc pas vocation à rester à Mérignac plus de quelques mois. "Notre mission première est de les aider à retrouver la sérénité et ensuite de les accompagner dans leurs démarches" détaille Philippe Rix, le président du Diaconat de Bordeaux.

Miran, dix ans, le plus agé des deux enfants du couple sait déjà compter jusqu'à six, dire bonjour, au revoir et merci, et a hâte d'aller à l'école. Il faudra attendre pour cela que ces démarches de régularisation soient effectuées, en attendant la famille vit au calme. "Dès que j'ai un peu de temps je prends le tram ou le bus pour découvrir les alentours, c'est magnifique !" explique Bentarak, "ici tout le monde nous respecte" s'empresse d'ajouter Nasrédine.

En effet l'accueil des migrants à Mérignac n'a pas fait l'objet de contestations, le Diaconat et la Mairie ont organisé des réunions d'informations pour les habitants globalement bienveillants à l'égard de cet accueil. "Ils sont très discrets, on ne dirait même pas qu'ils sont là" confie une voisine. Pour l'instant le Diaconat de Bordeaux est au maximum de ses capacités d'accueil et attend de savoir comment la situation va évoluer suite au démantèlement de la "jungle" de Calais.

"Merci la France !" répète souvent la famille.
"Merci la France !" répète souvent la famille. © Radio France - Damien Gozioso

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