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Maternité du CHU d'Orléans : les syndicats dénoncent un projet de suppression de postes

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La direction du CHU d'Orléans envisage de supprimer sept postes (équivalent temps plein) en salles de naissance à la maternité. Motif invoqué : une baisse de 18% des naissances en deux ans. Les syndicats y voient aussi la conséquence du déficit record de l'établissement l'an passé.

7 postes équivalent temps plein pourraient être supprimés en salles de naissance 7 postes équivalent temps plein pourraient être supprimés en salles de naissance
7 postes équivalent temps plein pourraient être supprimés en salles de naissance © Maxppp - Vincent Voegtlin

Les syndicats CGT et Sud de l'hôpital d'Orléans ne cachent pas leur inquiétude : la direction du CHU envisage d'ici l'été  la suppression de sept postes (équivalent temps plein) d'aide-soignant et d'auxiliaire de puériculture en salles de naissance à la maternité. En toile de fond : une forte baisse des accouchements, mais aussi le déficit financier record de l'établissement et donc la nécessité de faire des économies.

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Une baisse de 18% des naissances en deux ans

Le nombre de naissances à la maternité du CHU d'Orléans a en effet fortement diminué : 4.830 bébés y sont nés en 2021, 4.600 en 2022 et seulement 3.950 en 2023 - soit une baisse de 18% en deux ans. Jusqu'ici, la baisse de la natalité observée partout en France avait épargné l'hôpital d'Orléans, car la maternité est classée de niveau 3, donc en capacité de prendre en charge des grossesses à risque, avec un service de réanimation néonatale - et dans le Centre-Val de Loire, Orléans est la seule dans ce cas avec Tours.

Un "tri" des futures mamans plus drastique

L'inversion de la tendance est donc réelle, mais elle n'est pas liée qu'à la question démographique. C'est en fait aussi la conséquence de la fermeture en juillet 2022 de 10 lits de suite de couche (sur les 60 que compte la maternité), par manque de sages-femmes. Ces lits n'ont toujours pas rouvert et depuis, l'hôpital fait tout pour décourager certaines mamans de venir accoucher à Orléans, constate Grégory Quinet, délégué syndical Sud Santé  : "Certaines mamans faisaient le choix d'accoucher à Orléans en se disant qu'en cas de problème il y a tout sur place, mais c'est de moins en moins possible, car la priorité est désormais donnée au code postal. Si vous dépendez d'une autre maternité de proximité, on vous répond "Non, nous, allez à Gien, Montargis, Blois ou même Oréliance à Saran." Sous prétexte de réguler, on favorise la baisse des naissances. Et sous prétexte d'une baisse des naissances, on va supprimer des postes : c'est une drôle de conception du service public."

L'hôpital d'Orléans est devenu CHU en octobre dernier
L'hôpital d'Orléans est devenu CHU en octobre dernier © Radio France - Anne Oger

Avec ces suppressions de postes, la boucle serait en quelque sorte bouclée. "On n'est pas dupe, cela intervient dans le contexte du déficit financier record au CHU d'Orléans, insiste Grégory Quinet, tout semble bon pour faire des économies. Mais les conséquences seront catastrophiques si le taux de natalité augmente à nouveau : c'est toujours plus facile de supprimer des postes que d'en rajouter." L'hôpital d'Orléans se targue d'être dans le top 10 des maternités françaises : malgré le récent passage en CHU, cela pourrait bientôt de ne plus être le cas.

La direction parle d'un "projet de réorganisation"

Sollicitée par France Bleu Orléans, la direction du CHU d'Orléans a fini par confirmer qu'un projet de réorganisation du bloc obstétrical est à l'étude, mais refuse, à ce stade, de parler de suppressions de poste. "L’activité de la maternité du CHU d’Orléans a fortement baissé depuis 2021, il est légitime que le CHU adapte ses organisations et ses effectifs à cette situation nouvelle. En effet, l’ARS et, au-delà la population, ne comprendraient pas que le CHU conserve des effectifs établis pour près de 5000 accouchements alors que nous n’en réalisons plus que 4000 d’autant que, par ailleurs, nous avons des lits fermés en médecine et en chirurgie, faute de soignants. Notre priorité est de parvenir à rouvrir des lits pour mieux répondre aux besoins de santé de la population, en particulier au moment où le CHR est transformé en CHU."

Et la direction de poursuivre : "Avec les responsables médicaux et soignants de la maternité, le CHU a entamé une réflexion quant aux modifications des organisations et des effectifs du service. Nous ne sommes qu’au début du processus de réflexion et de dialogue ; les rencontres et les échanges avec les personnels et les organisations syndicales ont débuté et nous devons laisser le processus aller à son terme avant d’en tirer des conclusions hâtives". Quant à la réorientation des futures mamans en fonction de leur lieu d'habitation, la direction explique que "le CHU d’Orléans travaille de concert avec les autres maternités du territoire pour que les parturientes puissent être prises en charge au plus proche de leur domicile et prend en charge les cas plus complexes dans une logique de gradation et de sécurité des soins."

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