Marche des fiertés à Poitiers : "En quatre mois, j'ai été agressée deux fois"

La pluie ne les a pas découragés. Pancartes à la main et drapeaux arc-en-ciel sur le dos, plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de la mairie pour la marche des fiertés de Poitiers, ce samedi 4 mai. Un évènement "important", alors "que nos droits ne cessent de reculer" dénonce Malone en tête de cortège. Depuis quelques années, le nombre d'agressions ne cesse d'augmenter en France : d'après un rapport de SOS Homophobie, les agressions physiques homophobes ont augmenté de 28% en 2022. Ce mercredi 1er mai, une cinquantaine d'associations et des élus ont décidé d'interpeller le Premier ministre, Gabriel Attal, sur la montée des ces agressions en 2024.

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Bendy Quinn, une femme transgenre et drag queen de Poitiers, en a fait les frais. "En l'espace de quatre mois, j'ai été agressée deux fois, déplore-t-elle. Elle se souvient notamment d'une soirée, "où je rentrais d'un show drag avec des amis. On a profité de ce moment pour faire des photos dans la rue. Une voiture s'est arrêtée et a commencé à nous insulter. Elle nous a suivis, en faisant demi-tour". Un évènement "traumatisant" pour la jeune femme de 19 ans. Depuis, elle évite certaines rues de Poitiers où elle ne se sent pas en sécurité.

Le soutien des pouvoirs publics s'exprime parfois de manière discrète, comme ces deux drapeaux LGBT, accrochés au fronton de la mairie de Poitiers. Insuffisant, pour Hyra cat, elle aussi drag queen : " Il faut que la mairie prenne position pleinement et qu'elle mette réellement des choses en place, comme des lieux safe [sécurisés, ndlr] où l'on peut se réfugier en cas d'agression".

Pour faire face aux violences, les associations réclament aussi plus de moyens : "De plus en plus d'associations LBGTQIA+ demandent des financements pour faire des sensibilisations. Sans ça, c'est quasiment impossible, regrette Eden, organisatrice de la marche de Poitiers. Les bénévoles doivent poser des jours de congés pour se rendre disponibles, et perdre ainsi des jours de travail. Ce n'est pas possible de continuer comme ça."