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Lyon : plusieurs collectifs dénoncent l’expulsion "de 168 femmes et enfants à la rue" mis à l’abri dans un gymnase

Par
  • France Bleu

Plusieurs collectifs et associations ont appelé à un rassemblement ce samedi matin devant l'Hôtel de ville de Lyon. Ils entendaient dénoncer l'expulsion d'environ 170 femmes et enfants du gymnase Marcel Dargent dans le 8e arrondissement, vendredi peu avant minuit.

Occupation du "Gymnase Dargent" à Lyon par le collectif "Solidarité Femmes à la Rue" pour héberger 150 personnes sans abri en mai 2023 (photo d'illustration). Occupation du "Gymnase Dargent" à Lyon par le collectif "Solidarité Femmes à la Rue" pour héberger 150 personnes sans abri en mai 2023 (photo d'illustration).
Occupation du "Gymnase Dargent" à Lyon par le collectif "Solidarité Femmes à la Rue" pour héberger 150 personnes sans abri en mai 2023 (photo d'illustration). © AFP - Antoine Boureau / Hans Lucas

Plusieurs collectifs et associations dont "Jamais sans toit", "Droit au logement 69 - Lyon", ont organisé un rassemblement ce samedi matin devant l'Hôtel de ville de Lyon pour dénoncer l'expulsion d'environ 170 femmes et enfants du gymnase Marcel Dargent dans le 8e arrondissement. Cette expulsion a eu lieu vendredi, un peu avant minuit, alors que le collectif "solidarité entre femmes à la rue" avait décidé, l'après-midi, d'occuper ce gymnase pour y mettre à l'abri ces femmes, dont "plusieurs enceintes" et "70 enfants dont 7 bébés". Cette occupation visait à dénoncer le manque d'hébergement d'urgence dans la ville.

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"La honte"

Quelques heures plus tard, les collectifs "Jamais sans toit", "Solidarité entre femmes à la rue" se sont indignés de l'intervention des forces de l'ordre "à la demande de Grégory Doucet", le maire écologiste de Lyon, dans des messages publiés sur les réseaux sociaux, accompagnés de photo ou vidéo. "La mairie a perdu son âme ?" a ainsi posté  "Solidarité entre femmes à la rue" sur son compte X. La préfecture du Rhône a confirmé à l'Agence Radio France que "les polices municipale et nationale sont intervenues, à la demande de la municipalité, pour demander aux occupants de quitter les lieux".

"On est un petit peu en état de choc, a réagi Juliette Murtin, membre du collectif "Solidarité entre femmes à la rue" sur France Inter. Cela va à l'encontre de tous les engagements qui avaient été pris par Grégory Doucet pendant sa campagne, qui a signé des chartes avec la Fondation Abbé Pierre sur le sans-abrisme, qui a le label 'Lyon ville ami des enfants' signé avec l'Unicef, qui a pris également un plan 'zéro enfant à la rue'. Le maire déclare régulièrement dans les médias, main sur le coeur, combien il lui est insupportable de savoir qu'il y a des enfants qui dorment dehors dans sa ville, et derrière il expulse comme ça 70 enfants [...] c'est assez incompréhensible."

"Ces familles, ces femmes sont retournées à la rue où elles dorment depuis plusieurs mois déjà. La honte", a déploré l'association Droit au logement 69 sur son compte X.

La mairie de Lyon justifie l'évacuation rapide des lieux

Jointe par l'Agence Radio France, Sandrine Runel, adjointe aux Solidarités à la mairie de Lyon, répond les avoir prévenus avant de faire appel à la police. Elle justifie l'évacuation rapide des lieux, dans la soirée, par le fait "que ce n'était pas une solution digne pour les personnes". "On ne souhaite pas que les gymnases se transforment en structure d'hébergement (…) Il n'y a aucune intimité, les femmes dorment par terre, ou sur des matelas", explique l'élue, qui craignait une nouvelle occupation de gymnase, après celle d'une structure dans le 6e arrondissement de Lyon "en juin dernier".

"Que les personnes soient contraintes de quitter les lieux hier soir ou ce matin, le résultat est le même. C'est reculer pour mieux sauter, ça n'aurait absolument pas réglé la question (…) Ce n'est pas en occupant des gymnases que nous allons régler la question du sans-abrisme à Lyon".

"Ne nous trompons pas de combat, nous ne sommes pas les ennemis", déclare l'élue, pour qui "le coup de force doit se faire avec les services de l'État, et pas avec la Ville de Lyon". Elle appelle les services de l'État à "assumer ses compétences". *Sandrine Runel rappelle que "la préfète avait annoncé en début d'année la création de 300 places d'hébergement d'urgence, on n'en a pas vu la couleur".

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