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Lutte contre les discriminations : la picarde Vanessa Ricoul élue présidente de l'association FLAG!

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Vanessa Ricoul, cheffe du centre de traitement de l'alerte des pompiers de l'Aisne est élue à la présidence de l'association FLAG!, qui lutte contre les discriminations au sein des ministères de l'Intérieur et de la Justice.

Vanessa Ricoul, sapeur-pompier de l'Aisne, est élue présidente de FLAG!, qui lutte contre les LGBTphobies et les discriminations. Vanessa Ricoul, sapeur-pompier de l'Aisne, est élue présidente de FLAG!, qui lutte contre les LGBTphobies et les discriminations.
Vanessa Ricoul, sapeur-pompier de l'Aisne, est élue présidente de FLAG!, qui lutte contre les LGBTphobies et les discriminations. - D.R.

Sapeur-pompier axonaise et présidente d'une association de lutte contre les discriminations : Vanessa Ricoul, cheffe du centre de traitement de l'alerte (CTA-Codis) des pompiers axonais vient être élue à la tête de FLAG!. Cette association regroupe des policiers, gendarmes ou encore pompiers, pour lutter contre toutes les formes de discriminations, notamment les LGBTphobies. "Il est important de sensibiliser le grand public et les collègues à cette thématique", souligne celle qui a elle même vu son orientation sexuelle révélée dans le milieu professionnel.

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France Bleu Picardie : Pourquoi avez-vous décidé de vous investir dans cette association, qui donc défend les personnes LGBT, notamment au sein du ministère de l'Intérieur ?

Vanessa Ricoul : C'est très important d'apporter son soutien aux minorités, et pas seulement parce que ce sont des minorités, mais parce qu'il est important de permettre à chacun de trouver une place dans l'espace public. Depuis une vingtaine d'années maintenant, je m'implique en faveur de la diversité et de l'inclusion, cela peut être autour de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, mais aussi, bien sûr, en faveur de la lutte contre les discriminations LGBT. Malheureusement, de plus en plus d'actions néfastes sont tournées vers des personnes qui assument, ou pas, leur homosexualité et qui subissent régulièrement, quotidiennement, les coups qu'on leur porte.

Les pompiers, les forces de l'ordre, ont longtemps eu une image virile, comment agissez-vous pour faire évoluer les mentalités ?

On continue de faire évoluer les choses. Je suis quand même assez fière d'être la première femme présidente de l'association FLAG!. Il est important de mette un terme aux préjugés et aux stéréotypes. C'est très difficile de changer les mentalités de l'intérieur. Il y a rien de plus compliqué de la matière humaine, mais il est important de sensibiliser le grand public à ces thématiques, de sensibiliser les collègues et c'est tout notre travail au quotidien, auprès de nos interlocuteurs et collaborateurs au sein des ministères de l'Intérieur et de la Justice. On commence par casser les représentations, les cases dans lequel on met un peu les gens. D'ailleurs, c'est l'objet d'un mémoire que j'ai publié récemment sur la thématique de la prévention des LGBTphobies dans les services d'incendie et de secours. Une fois qu'on a sensibilisé les personnes, il est important de former les cadres pour qu'ils puissent eux-mêmes, au sein des institutions, au sein des unités opérationnelles, apporter un regard neuf, un regard nouveau sur la diversité.

Avez-vous, vous même, été confrontée à ces situations de discriminations ou de violence ?

Bien évidemment, oui. On m'a porté quelques coups. J'ai moi même subi des formes de discriminations, homophobie ou sexisme. Il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai fait l'objet d'un outing (NDLR : fait de révéler l'orientation sexuelle d'une personne, sans son consentement).  C'est très marquant, très compliqué parce que cela amène sur vous un regard qui éloigne le message que vous voulez porter au quotidien. Je tiens vraiment à mettre en avant la la compétence professionnelle, je tiens, en ma qualité de fonctionnaire, à assurer les missions qui me sont confiées.

L'outing, dans le monde professionnel, est extrêmement violent à vivre ?

C'est d'ailleurs pour ça que bon nombre de personnes homosexuelles ne parlent absolument pas leur vie privée au travail, de peur que cela ait une incidence sur la vie quotidienne, mais également sur leur évolution de carrière.

Vous êtes donc présidente depuis peu, quelles vont être vos priorités en tant que présidente de FLAG! ?

La priorité absolue, c'est tisser et recréer du lien. Que ce soit avec nos partenaires, avec nos adhérents, avec nos collaborateurs, avec nos collègues issus des différents ministères, quels que soient les corps de métiers. Ensuite, il va falloir honorer les commandes qui nous sont faites, nous avons pour mission de mission de travailler autour du plan d'action contre la haine LGBT 2023-2026. On nous demande d'apporter notre concours à l'accompagnement des formations secteur police et gendarmerie. On va travailler bien sûr aussi avec les sapeurs pompiers, en octobre, on signera une convention avec la Fédération nationale des sapeurs pompiers, avec vraiment cette volonté très forte d'aller travailler en interne, d'être vraiment des interlocuteurs, des collaborateurs précieux pour faire cheminer les mentalités. Et puis apporter un soutien aux victimes du quotidien qui, qui parfois malheureusement ne trouvent ne trouve aucun écho, aucune ressource et sont bien démunies.

FLAG! a notamment lancé une application, pour signaler les actes de LGBTphobie et toute autre forme de discrimination. Disponible sur Android et Apple, elle est gratuite et permet d'orienter les victimes vers les bons interlocuteurs.

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