Passer au contenu
Publicité

Lucile Montesse, militante féministe iséroise, témoigne en cette journée du 8 mars

Par

Le 8 mars, c'est une journée de mobilisations et de manifestations pour faire le bilan sur la situation des femmes en France et dans le monde. Pour Lucile Montesse, militante féministe iséroise : "Il y a encore beaucoup de combats à mener, en matière d'égalité salariale, par exemple."

Lucile Montesse, militante féministe depuis son adolescence, invitée de France Bleu Isère, en cette journée international des droits des femmes Lucile Montesse, militante féministe depuis son adolescence, invitée de France Bleu Isère, en cette journée international des droits des femmes
Lucile Montesse, militante féministe depuis son adolescence, invitée de France Bleu Isère, en cette journée international des droits des femmes © Radio France - Véronique Pueyo

Lucile Montesse était l'invitée de France Bleu Isère en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Féministe, depuis l'adolescence, elle milite depuis quelques années. Kinésithérapeute de métier, elle a repris des études de philosophie. Elle est maman d'un petit garçon de deux ans et demi.

Publicité

France Bleu Isere : Cette journée, c'est aussi l'occasion de faire le point sur l'inégalité salariale qui est toujours importante entre les hommes et les femmes. 23 % d'écart en moyenne dans le privé et à travail égal, une femme gagne moins de 15 % que son collègue masculin. Quelle est votre réaction ?

Inégalité salariale hommes-femmes

Lucile Montesse : On dispose de plusieurs chiffres, 23 %, 15 %, 4 %. Du coup, c'est quoi ces inégalités? 24 %, c'est ce que gagne une femme en moins par rapport à un homme de manière générale. Mais en fait, là-dedans, il y a des femmes qui ne travaillent pas, pour s'occuper de leurs enfants. Donc ça, c'est une différence importante. Le travail domestique n'est pas considéré comme du travail et il n'est pas payé. La discrimination salariale au travail, basée sur le sexisme, perdure. Cela me révolte.

France Bleu Isère : Justement à propos de ces métiers exercés par des femmes, mal payés, avec des temps partiels subis, il y a ces femmes de ménage, du groupe Elior-Derichebourg, en grève depuis deux semaines, à Grenoble. La députée LFI, ancienne femme de ménage, Rachel Kéké vient à Grenoble aujourd'hui pour les soutenir.

Les métiers du "Care" invisibilisés

Lucile Montesse : Là, on parle de ce que l'on appelle les métiers du care, du bien-être, du "prendre soin de l'autre". Infirmières, aides-soignantes, assistantes sociales, aides à domicile, autant de métiers invisibilisés dans un système capitaliste qui favorise les entrées monétaires et donc les métiers producteurs de richesses, alors que prendre soin des autres ne crée pas de valeur monétaire et c'est moins valorisé. Et je pense que là-dessus, il y a vraiment un travail à faire car on ne peut pas se passer de ces métiers. On l'a bien vu pendant la crise du Covid.

France Bleu Isère : En vous écoutant, on se dit que les droits des femmes ne sont jamais acquis.

Lucile Montesse : Oui, on appelle cela le « backlash », le retour de bâton, un terme employé par la féministe américaine Susan Faludi dans son livre sorti en 1991 et intitulé : Backlash. C'est la stratégie des mouvements conservateurs ou réactionnaires face aux avancées des droits des femmes. Simone de Beauvoir disait qu'en fait il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en jeu. On l'a vu avec l'IVG  qui est  rentrée dans la Constitution, ce 4 mars, mais cela a été long et difficile jusqu'au dernier moment. On a vu, avec Trump, comment ce droit avait reculé, en peu de temps. Donc il faut rester prudent en permanence.

Pas de baisse du nombre de féminicides en France

France Bleu Isère : Et puis pour parler des féminicides, parce qu'on ne peut pas ne pas en parler un 8 mars, il y a toujours une femme tous les trois jours en France qui se fait tuer par son compagnon, son ex-compagnon. Ces chiffres ne bougent pas.

Lucile Montesse : Tout à fait. Les femmes n'osent toujours pas également plus porter plainte. Seulement 2 % des plaintes pour viol aboutissent à un procès. Je pense que ça pourrait beaucoup aider qu'on forme mieux les policiers, les gendarmes, les magistrats pour que les choses bougent encore plus à ce niveau-là.

Une manifestation est prévue aujourd'hui à 14 heures depuis l'hôpital couple-enfant à la Tronche

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined