Les spéléologues secouristes en exercice extrême dans le Vercors
Ce samedi 28 janvier, la préfecture de l'Isère a organisé un exercice grandeur nature de secours spéléo. Plus d'une centaine de secouristes, pompiers et gendarmes ont participé à cette simulation, en plein hiver et de nuit, une première depuis 20 ans en Isère.
Le Vercors a accueilli ce week-end un exercice de secours spéléologique de grande ampleur. Samedi 28 janvier, en fin d'après-midi, plus de 120 participants se sont retrouvés sur les hauteurs de Lans-en-Vercors pour cette simulation de sauvetage. L'exercice, piloté par la préfecture, réunissait des corps aussi divers que le secours spéléo, les pompiers, le Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne, ou encore l'Adrasec (une organisation de radio amateure). Autant de personnes nécessaires lorsqu'une telle opération a réellement lieu.
C'est une manière pour tous ces acteurs de répéter leur gamme et de cerner les imprévus qui peuvent survenir. Pour la préfecture, il s'agit de tester la chaîne d'alerte et celle de commandement. "Qui est-ce qui vient nous alerter ? Qui est-ce qu'on alerte de notre côté ensuite ? Les relations avec la mairie,..." énumère Frédéric Bouteille, le directeur de cabinet du préfet de l'Isère. "Vous voyez là ici à Lans-en-Vercors on est sur une station de ski. Un accident de spéléologie, c'est un accident à cinétique très lente. ca veut dire que le lendemain, il y aura un impact sur l'ouverture de la station, et ça implique de l'information au public qui viendrait un dimanche pour skier. Donc on teste un peu tout ça".
Des opérations de secours très lourdes
Et si autant de personnes sont nécessaires, c'est parce que la spéléologie demande des moyens considérables. "Si vous avez un accident sur le Mont Blanc, l'hélicoptère va venir, certes ça ne va pas être simple. Alors que sous terre, non", explique Thierry Larribe, le conseiller technique auprès du préfet. "On se passe le brancard de main en main, parfois sur des centaines de mètres... et ça peut durer des jours et des jours. Moi le plus grand sur lequel j'ai eu à intervenir ça a duré une semaine !"
"Ca mobilise beaucoup de monde aussi parce qu'on fait un exercice hivernal, de nuit... et là on a actuellement trois secours en même temps dans trois grottes différentes, mais quand même dans le même secteur", détaille Tristan Godet, président du Spéléo Secours Isère. "Voilà, on a voulu faire compliqué, donc de ce côté-là on est bien".
Des secouristes avec plus ou moins de bouteille
Les secouristes sont par conséquent répartis en plusieurs équipes. Pour certains, comme Daniel, c'est une première. Attentif, il n'en reste pas moins impressionné : "Un petit peu, de voir autant de monde, autant de corps professionnels mobilisés, c'est un peu impressionnant, oui". A ses cotés, d'autres secouristes plus expérimentés comme Barnabé. Lui en a vu d'autres : "On est habitués à ce genre de choses, on est rôdés. Il va falloir rester concentrés, mais on n'a pas non plus la tension d'un sauvetage ou d'un exercice ultra-compliqué".
Des opérations de sauvetage spéléo d'une telle envergure, il y en a environ tous les trois ou quatre ans selon les responsables. Mais la dernière en nocturne hivernale remontait à plus de vingt ans. Déclenchée le samedi à 17h, celle-ci s'est prolongée au-delà de 2h du matin. Certains ont aussi eu une pensée pour Sabine, monitrice de spéléologie décédée le 5 mai 2022 lors d'un secours, bien réel celui-ci dans les cuves de Sassenage. "Elle aurait du être avec nous ce soir", confie non sans émotion Thierry Larribe.
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