Les gens du voyage de l'aire d'accueil Manitas-de-Plata dénoncent des conditions de vie déplorables

"On n'est pas des animaux" : Franck a du mal à contenir sa colère. Il est l'un des porte-paroles de la soixantaine de familles de gens du voyage qui vit sur cette aire d'accueil, située dans le quartier du Plateau de Haye à Maxéville, à deux pas de la prison.

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Franck veut assurer la visite : "venez voir, je vais vous montrer comment nous vivons" explique t-il avant de nous emmener directement dans l'espace sanitaire. Dès l'ouverture des portes, une odeur nauséabonde se dégage, les carrelages sont couverts de traces jaunâtres, tout se déchaussant, Yannick, l'un des résidents montre ses pieds "regardez, j'ai attrapé des champignons" explique t-il. "Nos enfants et nos personnes âgées ne veulent plus se laver ici" renchérit Franck qui nous invite à poursuivre la visite à l'endroit où ont été installés les poubelles. Les contenairs placés à proximité des caravanes sont pleins et dégagent aussi cette odeur nauséabondes.

"Voilà notre quotidien" explique l'un des membres de la communauté qui préfère garder l'anonymat "on ne nous respecte pas" dit-il "et pour ça je paie une fortune, entre 350 et 400 euros par mois si l'on compte l'eau et l'électricité, c'est très cher pour une prestation qui n'est pas à la hauteur".

Ils coupent le courant quand on ne paie pas !

Franck a appelé tous les résidents à ne payer mais le problème souligne t-il "c'est qu'ils coupent le courant" dès que la facture n'est pas réglée "nous avons des familles démunies avec enfants et vieillards et on leur coupe l'électricité, c'est inadmissible. Nous réclamons un forfait de 100 euros tout compris".

Cinq millions d'euros pour la rénovation complète du site

Contactée, la Métropole du Grand Nancy reconnait que les conditions d'accueil ne sont pas "optimales" mais réfute le terme d'insalubrité. Bertrand Kling, maire de Malzéville et vice-président de la Métropole en charge notamment des gens du voyage explique d'ailleurs qu'une enveloppe de 5 millions d'euros sera engagée lors du prochain vote du budget. Cette somme sera destinée à la rénovation complète du site. Les travaux devraient démarrer en 2024 et se termineront en 2027. L'élu rappelle également qu'un certains nombre d'agents travaillent sur cette aire d'accueil et  que certains d'entre eux sont en charge de l'accompagnement des familles résidentes. Les emplacements de 130 m2 sont loués 3,39 euros par jour, hors eau et électricité, "nous sommes dans la fourchette moyenne de ce qui se pratique ailleurs mais de là à proposer un forfait de 100 euros comprenant l'eau et l'électricité ce ne sera pas possible" explique Bertrand Kling.

La communauté des gens du voyage de l'aire d'accueil ont saisi un avocat en vue d'engager une procédure contre la Métropole.