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Les gens du voyage de Frontignan et l'agglomération dans l'impasse avant les travaux de l'aire d'accueil

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À une semaine du début des travaux de l'aire d'accueil des gens du voyage de Frontignan (Hérault), le blocage est total entre les quatre familles qui y vivent et Sète-Agglopôle-Méditerranée. Les solutions temporaires ne conviennent pas aux intéressés, qui risquent l'expulsion le 23 octobre.

Les familles ne trouvent pas les solutions temporaires proposées satisfaisantes et se retrouvent menacées d'expulsion. Les familles ne trouvent pas les solutions temporaires proposées satisfaisantes et se retrouvent menacées d'expulsion.
Les familles ne trouvent pas les solutions temporaires proposées satisfaisantes et se retrouvent menacées d'expulsion. © Radio France - Louise Thomann

Le seul point d'accord entre les familles et l'agglomération sétoise, c'est la nécessité des travaux, qui doivent commencer le 23 octobre. Mais à une semaine de l'échéance, la douzaine de personnes qui vivent sur l'aire d'accueil des gens du voyage de Frontignan risque l'expulsion. Aucune des solutions temporaires proposées par Sète-Agglopôle-Méditerranée n'est satisfaisante pour elles, et faute de terrain d'entente, la collectivité engagera une procédure pour les faire expulser.

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"On ne veut pas se mettre en illicite et casser un stade"

"On ne demande pas grand chose ! Juste une petite place de cailloux avec une douche et un toilette pour les femmes et les enfants" tempête Jimmy Perrier, le père de famille. Ce ferrailleur ne décolère pas : il paye ses 180 euros mensuels pour vivre sur cette aire de voyage depuis plusieurs années, dans des conditions précaires. Des sanitaires vétustes, des câbles électriques dénudés au dessus des lavabos... Il voit arriver le début des travaux le 23 octobre comme un couperet. "Une semaine avant la fin, on nous dit qu'il faut partir, mais rien ne nous a été notifié !"

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"Les travaux sont nécessaires" explique Jimmy qui déplore la vétusté et la dangerosité des installations électriques au dessus des lavabos.
"Les travaux sont nécessaires" explique Jimmy qui déplore la vétusté et la dangerosité des installations électriques au dessus des lavabos. © Radio France - Louise Thomann

Les discussions avec l'agglo tournent à l'impasse

Pourtant, SAM a bien fait des propositions d'accueil temporaire, pour les deux à trois mois que vont durer les travaux. La première, à Frontignan, est "à côté des fosses septiques, à côté des poubelles, sous les sapins" qui risquent d'abimer leurs affaires personnelles, commence Jimmy, avant que sa femme, Linda, ne surenchérisse. "Dans la boue! Et à côté il y a une "pompe à merde"! Pas possible de s'installer là à cause de l'odeur!"

Ce couple, installé dans cette aire depuis des années, sédentarisé, a scolarisé ses deux enfants à l'école de Frontignan, comme Victoria, qui élève seule ses trois petits. L'autre solution proposée, sur l'aire de grand passage de Mèze, ne lui convient pas non plus. "J'ai regardé, elle est à environ 18k m de l'école. C'est trop loin de faire l'aller-retour le matin, le midi et le soir. Je ne peux pas les mettre à la cantine, je n'ai pas les moyens." Et vu sa situation compliquée, elle explique ne pas avoir droit aux aides que lui a proposé l'agglomération pour mettre les enfants à la cantine.

Dos au mur, ces familles lancent un SOS. "On veut être carré, on ne veut pas se mettre en illicite, casser une place ou un stade ou un cimetière, nous on ne veut pas ça, on est des sédentaires, ça fait sept ans qu'on habite là" plaide Jimmy, qui dit être prêt à payer la mairie cinq euros par jour et par famille pour un terrain avec l'eau et l'électricité, avant de pouvoir revenir sur l'aire rénovée. Il n'envisage pas de partir sans solution.

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"On a déjà pris le jus" raconte Victoria, maman de trois enfants, qui craint que les petits s'électrocutent.
"On a déjà pris le jus" raconte Victoria, maman de trois enfants, qui craint que les petits s'électrocutent. © Radio France - Louise Thomann

Aucun autre terrain disponible selon l'agglo

Sète-Agglopôle-Méditerrannée ne peut que constater l'impasse. Stéphane Brighi, le directeur de l'Habitat, déplore cette situation, mais assure que "les propositions ont été faites, et je rappelle que nous n'avions pas d'obligation de relocalisation". Aucun autre terrain n'est disponible selon lui.

"La balle est dans leur camp" conclut-il, sans fermer la porte à un possible compromis. Mais plus la date du 23 octobre approche, plus l'éventualité de trouver une solution à l'amiable s'amenuise, d'autant que les familles doivent encore faire leurs valises et préparer leurs caravanes. Si rien ne bouge, une procédure d'expulsion sera entamée, avec intervention des forces de l'ordre.

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