"Les femmes ont beaucoup à apporter" : une jeune bouchère de l'Isère au Salon de l'Agriculture

Laurie Fauvernier, jeune bouchère de 24 ans à Grenoble, monte sur le ring ce lundi au Salon de l'Agriculture. Elle participe avec l'équipe de la région Auvergne-Rhône-Alpes au concours de boucherie à Paris.

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Une passionnée

Laurie Fauvernier a décidé d'une réorientation après des études en biologie. Et elle ne regrette absolument pas : "C'est très important de s'intéresser au produit. Je conseille mes clients comme je conseillerais ma famille", dit-elle. Et ses collègues sont ravis de ce discours : "C'est super agréable de bosser avec elle. Quand on est convaincu de ce que l'on vend, on est forcément meilleur dans notre boulot. On a le retour des gens, ils sont contents et nous c'est ce qu'on aime", ajoute Alex le chef boucher.

Le monde de la boucherie et la place de la consommation de la viande font parler ces dernières années mais pour Laurie, il faut surtout s'ouvrir pour un avenir serein : "Ce n'est pas facile de faire ce métier avec la montée des réseaux sociaux. Les gens ont beaucoup de questions. Que ce soit sur les OGM, l'origine des produits. Nous on doit rester très au courant de ce qui se dit. C'est important d'avoir un dialogue et ne pas se renfermer. Cela fait partie du métier, il y a toujours eu des critiques. Si on n'y répond pas, c'est juste se voiler la face sur les vrais problèmes. On ne peut pas nier qu'il y a un problème et que la manière de consommer doit changer. On doit être les acteurs principaux, ne pas faire l'autruche."

"Les femmes ont beaucoup à apporter"

Autre sujet important pour elle, la place des femmes dans un milieu longtemps réservé aux hommes : "Beaucoup de femmes commencent à accéder au métier surtout avec les nouvelles technologies. Le problème principal, c'est la manutention, on porte des pièces très lourdes. C'était le plus gros frein. Et puis les mentalités évoluent. C'était un milieu très fermé mais ce n'est plus le cas. On a la chance d'être très bien représentées par Stéphanie Hein, première Meilleure Ouvrière de France en boucherie. Les femmes ont beaucoup de choses à apporter à ce métier : beaucoup de minutie et de la créativité. On a totalement notre place dans ce métier. On est meilleures que certains !"

L'an dernier, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait décroché la médaille d'argent lors du concours de boucherie au Salon de l'Agriculture. L'objectif sera de faire encore mieux cette année lors des quatre heures d'épreuve. "On va être à fond, ça met en avant le métier et nous on est contents pour elle", conclut Rémy le patron de la boucherie.