Les cahiers de doléances du Vaucluse anticipaient les revendications des agriculteurs en 2019

Il y a cinq ans, les routes étaient déjà bloquées. Ce n'étaient pas les agriculteurs mais les gilets jaunes qui bloquaient les ronds-points. Pour sortir de la crise, le gouvernement avait lancé le grand débat national avec des cahiers de doléances qui pouvaient être remplis dans chaque mairie. En Vaucluse, ces cahiers de doléances sont conservés aux archives départementales au Palais des Papes. Personne n'est venu les consulter !

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Cinq ans après, les routes sont toujours bloquées et certaines doléances des gilets jaunes rejoignent les demandes des agriculteurs, notamment sur les prix des carburants et la limitation des importations.

Huit boîtes de doléances au cœur du Palais des Papes à Avignon

Toutes les doléances collectées dans les mairies de Vaucluse ou dans les cafés citoyens, et même à la prison du Pontet, ont été numérisées pour les Archives nationales, mais les cahiers en papier sont conservés au cœur du Palais des Papes. Guillaume Chauvet, chef du bureau des publics aux Archives de Vaucluse, nous guide : "Nous sommes dans la tour de Trouillas devant les rayonnages du versement 2189W4. Ce sont les cahiers de doléances collectés en 2019 suite au mouvement des gilets jaunes et du grand débat national de 2019. Il y a huit boîtes. Là, c’est un cahier de doléances de Lourmarin, un cahier d’écolier déposé en mairie. Avec un citoyen qui écrit à la main, au stylo-bille pour demander la suppression de la CSG ou augmenter le salaire minimum."

Les doléances de 2019 avaient anticipé certaines revendications des agriculteurs

Les gilets jaunes voulaient baisser le prix des carburants. Les agriculteurs demandent eux aussi un carburant moins cher pour leurs tracteurs.

Ils ont aussi vidé sur l'autoroute A7 des camions qui importaient des tomates ou des poivrons. Ces importations étaient déjà parmi les doléances de 2019. Guillaume Chauvet lit qu’un citoyen de Loriol du Comtat suggère de "taxer les produits qui viennent de l’étranger". L'archiviste glisse que les cahiers de doléance comportent aussi des propos racistes ou insultants.

Pas de consultation de ces cahiers de doléances

Pour l'instant, aucun chercheur n'a consulté les cahiers de doléance du Vaucluse : "Nos exemplaires sont identifiés, mais nous n'avons pas eu de demandes de consultation" précise Guillaume Chauvet. "Aux Archives, nous sommes sur du temps long".  Beaucoup de propositions du grand débat ont été complétement écartées par le gouvernement.

Guillaume Chauvet ajoute que "ces cahiers de doléances sont des briques pour construire et comprendre l’histoire". Ce qui est prévu pour la consultation des chercheurs et historiens, c’est l’exemplaire numérisé aux Archives nationales.