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Le dessinateur Chaunu décrypte la "une" du nouveau Charlie Hebdo

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Charlie Hebdo, c’est reparti ! Un mois et demi après les attentats, et après le numéro « des survivants » du 14 janvier dernier, le journal reprend sa parution hebdomadaire. Analyse avec le dessinateur Chaunu.

La une du dernier Charlie Hebdo
La une du dernier Charlie Hebdo - MaxPPP

Une « une » rouge … et ce titre : « c’est reparti !  ». Une manière de dire que la vie reprend son cours , ce qui plait beaucoup à Emmanuel Chaunu, dessinateur, entre autres, de Ouest-France, et invité ce mercredi sur France Bleu Maine . « *Le rouge c’est la couleur du sang, mais aussi de la vie. Le chien me rappelle le mot de Mitterrand après le suicide de Bérégovoy : c’est l’animal qui va chercher le journal au kiosque mais aussi le nom que certains donnent aux journalistes. C’est également une expression des islamistes * ». Derrière les caricatures de Marine Le Pen, de Nicolas Sarkozy ou encore du Pape, on aperçoit un loup portant une kalachnikov dans la gueule : « c’est la bête immonde  », analyse Chaunu, « comme dans la chanson de Reggiani, ‘Les loups sont entrés dans Paris’. Et puis la foule, la meute des poursuivants en arrière-plan, c’est très dynamique, il y a du mouvement, ça aussi c’est la vie  ».

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Le dessinateur Chaunu
Le dessinateur Chaunu © Maxppp

La vie qui repart, mais certainement pas comme avant , reconnait Chaunu : «* Le monde est en train de changer. On s’était habitué à notre petite bulle protégée, notre confort, et on regardait le monde et ses atrocités un peu comme ‘Anne, ma sœur Anne ‘. Ce n’est plus possible. Et ça nous rappelle que ce qui peut sauver notre société, c’est sans doute l’éducation et l’école*  ».

"Depuis les attentats, les dessinateurs de presse sont considérés comme Jean Moulin" - Chaunu

Le dessinateur normand assure qu’il n’a pas changé sa façon de travailler depuis le 7 janvier. Il intervient souvent dans les établissements scolaires, comme il le faisait déjà avant la tuerie de Charlie Hebdo. Mais le regard porté sur sa profession s’est métamorphosé  : « *On est quasiment considéré comme Jean Moulin ! * », s’amuse Chaunu. « On nous dit que nous sommes des résistants, alors qu’on n’a absolument pas changé. Je suis un petit dessinateur, je fais de l’humour, je ne suis pas un grand intellectuel. Le dessin de presse, c’est un art populaire, une cerise sur le gâteau qu’on découvre sur le zinc au café , et ça doit le rester  ».

L'outrance et l'injustice, ADN de Charlie Hebdo

Chaunu n’ira sans doute pas acheter ce nouveau numéro de Charlie Hebdo . « *L’esprit ‘Charlie’, ce n’est pas d’être des millions à acheter ce journal comme des moutons * », explique-t-il. Et il remercie Madeleine, de Malicorne, auditrice de France Bleu Maine qui est intervenue ce mercredi matin sur notre antenne pour dire son opposition à la ligne éditoriale de Charlie Hebdo : « *Enfin quelqu’un qui dit ce qu’on n’osait pas dire dans le temps de l’émotion. Finalement, c’est ça Charlie Hebdo. Sans mauvais jeu de mot, ce n’est ni la Bible, ni le Coran. Le journal doit conserver sa part d’outrance et d’injustice, c’est cela qu’on doit défendre * ».

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