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La France annonce le rapatriement de 25 enfants et 10 femmes détenus dans des camps en Syrie

Par
  • France Bleu

La France a procédé mardi au rapatriement de 25 enfants et de 10 femmes qui étaient détenus dans des camps du nord-est de la Syrie, fait savoir le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide sociale à l'enfance,

Des enfants et femmes de djihadistes, emmenés par camions dans un camp par les forces kurdes, en 2019, en Syrie. Des enfants et femmes de djihadistes, emmenés par camions dans un camp par les forces kurdes, en 2019, en Syrie.
Des enfants et femmes de djihadistes, emmenés par camions dans un camp par les forces kurdes, en 2019, en Syrie. © Maxppp - Chris Huby / Le Pictorium

Nouvelle opération de rapatriement depuis la Syrie. La France annonce avoir procédé au retour sur le territoire national de 25 enfants et 10 femmes, détenus dans des camps du nord-est de la Syrie.

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Les enfants remis à l'aide sociale à l'enfance

Dans un communiqué publié ce mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères remercie l'administration du nord-est syrien pour sa coopération.

Le Quai d'Orsay précise que les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide sociale à l'enfance et font l'objet d'un suivi médico-social

Parmi les 25 mineurs, une adolescente de 17 ans qui fait l'objet d'un mandat de recherche a été placée en garde à vue, précise dans un communiqué de presse le parquet national antiterroriste.

Trois femmes déférées, sept en garde à vue

Les dix femmes rapatriées sont âgées de 23 à 40 ans.

Sept d'entre elles ont été placées en garde à vue en exécution d'un mandat de recherche et "trois autres, faisant l'objet d'un mandat d'arrêt, seront présentées à un magistrat instructeur dans la journée".

Quatrième opération en un an

Le gouvernement était dans un premier temps réfractaire à de tels rapatriements, estimant que les femmes ayant rejoint l'EI devaient être jugées dans le pays où elles se trouvaient, tandis que les retours d'enfants étaient jugés au cas par cas. L'exécutif a changé sa position l'an dernier, après de nombreuses protestations de l'ONU et d'ONG humanitaires.

Paris a mené une première opération de rapatriement en juillet 2022, suivie par deux autres opérations en octobre et en janvier.

Une centaine d'enfants encore détenus

Marie Dosé, l'avocate de familles de femmes et d'enfants retenus dans les camps du nord-est syrien, affirme que la France a été "condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme, le Comité international des droits de l'enfant et le Comité contre la torture des Nations Unies", dans un communiqué que s'est procurée France Inter.

L'avocate regrette qu'il reste encore "dans ces camps une centaine d'enfants qui ne connaissent que la fange, les barbelés et la violence".

Le rapatriement des enfants conditionné à l'accord des mères

Elle s'indigne également que "la France ait conditionné le rapatriement de ces enfants à l'accord de leurs mères". Marie Dosé explique en effet que certaines mères "sont toujours soumises à une idéologie extrémiste, d'autres ne supportent pas l'idée d'être séparées de leurs enfants, d'autres encore redoutent les conséquences de leur prise en charge en France (placement en foyers, rupture du lien familial, fichage) et d'autres enfin présentent des troubles psychologiques tels qu'elles ne sont plus capables, après des années de captivité, de prendre des décisions raisonnées".

L'avocate rappelle que "depuis cinq ans au moins les Kurdes de Syrie gardent prisonniers les enfants et leurs mères dans des camps sécurisés par les forces de la coalition, dont la France fait partie".

Marie Dosé estime que ces "enfants sont doublement victimes" en raison "du choix de leurs parents, d'abord, de celui de la France ensuite, qui a refusé de les rapatrier pendant cinq ans". "Notre pays ne peut décemment pas se réfugier derrière leur refus pour abandonner une nouvelle fois ces enfants dans des prisons à ciel ouvert, qui plus est en zone de guerre", exhorte l'avocate.

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