La consommation d'eau du robinet de nouveau autorisée à Saint-André-de-Sangonis

"Ces 44 jours, je les ai comptés comme pendant le service militaire !" Jean-Pierre Gabaudan, le maire de Saint-André-de-Sangonis, est extrêmement soulagé depuis ce jeudi 30 novembre, date à laquelle la consommation d'eau du robinet a de nouveau été autorisée sur sa commune. Elle était interdite depuis le 17 octobre dernier, à cause du taux de manganèse trop important relevé par l'ARS.

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300.000 euros de mesures

Pour que cette interdiction soit levée, la Communauté de Commune de la Vallée de l'Hérault (CCVH) a dû mettre en place de nombreuses actions : purges des réseaux, nettoyage des réservoirs, mais aussi installation de filtres.

Pour ces derniers, le groupement Saur-Marcory a installé et raccordé au réseau quatre cuves en inox qui permettent de filtrer le manganèse. Tout cela en 25 jours, "un exploit" se félicite Jean-François Soto, le président de la CCVH, qui souligne que le taux de manganèse de l'eau est très surveillé sur d'autres communes. "On est dans un rythme de plus en plus soutenu, mais grâce aux investissements, à la fiscalité, et à la mobilisation de toutes et tous, nous avons pu faire face".

La surveillance du taux de manganèse a aussi nécessité 10 campagnes d'analyse de l'eau, là aussi financé par la communauté de commune, et bien sûr la distribution de 363.000 bouteilles d'eau minérale aux habitants.
Toutes ces mesures pour un coût total d'environ 300.000 euros ; la communauté de commune bénéficiera d'une aide exceptionnelle de 108.000 euros de la part de l'État.

"Une des illustrations du changement climatique"

Les filtres mis en place vont continuer à faire l'objet de surveillance. "Nous devons évaluer s'ils suffiront ou s'il faut développer le système" souligne Jean-Pierre Gabaudan, le maire.

Car si "le manganèse est désormais filtré dès le départ" comme il le précise, ce genre d'événements risque de se reproduire dans d'autres communes ou avec d'autres particules. "C'est une des illustrations du changement climatique, et il y en aura d'autres, nous devons nous préparer à ce genre de difficultés", explique Eric Suzanne, le sous-préfet de Lodève.

"L'adaptation au changement climatique impliquera beaucoup d'argent et d'investissements, mais il faudra aussi changer nos usages et nos habitudes", précise-t-il, avant d'ajouter qu'à l'avenir, l'eau coûtera "probablement" plus cher.