"La baguette de pain je l'achète sur le trottoir" : le quotidien de certains Alsaciens handicapés
En Alsace, des personnes en situation de handicap sont toujours confrontées quotidiennement à des problèmes d'accessibilité, comme dans les commerces ou dans la rue. La sixième Conférence nationale du handicap (CNH) se tient ce mercredi 26 mars à l'Elysée.
L'accessibilité est un sujet crucial pour les personnes en situation de handicap. En fauteuil roulant ou lorsque l'on est malvoyant, il n'est toujours pas possible d'accéder à certains bâtiments ou services. La sixième Conférence nationale du handicap (CNH) se tient ce mercredi 26 mars à l'Elysée.
45% des commerces inaccessibles dans le Haut-Rhin
"Ce sont par exemple les petits bureaux de tabac, les petites boulangeries ou encore les épiciers du coin", explique Christian Meistermann, représentant régional Grand Est de l'association APF France handicap. Ils ne sont pas tous forcément entrés dans une démarche de normalisation, de mise en accessibilité", regrette celui qui est également adjoint au maire en charge de la voirie à la mairie de Colmar. Il arrive par exemple à l'élu de rester à la porte d'un commerce et de faire ses emplettes dans la rue, sans pouvoir entrer : "La baguette de pain je l'achète sur le trottoir. C'est frustrant, parce que je n'ai pas accès à la vitrine comme les autres."
Dans le Haut-Rhin, 45% des commerces ne sont pas accessibles aux personnes en fauteuil roulant, selon l'APF France, la plus importante association de défense des personnes en situation de handicap. Depuis la loi du 11 février 2005, il y a eu des avancés, mais il reste du travail, selon Christian Meistermann : "Moi j'ai le sentiment d'être parfois refoulé, où le handicap reste marginal. Bien sûr, il arrive aussi que les travaux soient impossibles en raison des architectes des bâtiments de France."
"Ça nous mets en difficulté"
L'accessibilité concerne aussi les déficients visuels, comme dans les rues de Strasbourg. Pour se diriger, certains utilisent les alertes sonores, situées devant les passages piétons ou aux arrêts de tramway. Toutefois, ces dernières ne sont pas installées partout. "Pour que l'on soit autonome, il faut que l'ensemble de la chaine de déplacement soit accessible, explique Gilles Trottmann, aveugle depuis quatre ans, qui vit près d'Haguenau. On déclenche ces balises sonores avec une télécommande. Quand on se retrouve seul à un arrêt de tram sans indications, ça nous mets en difficulté."
L'association APF France handicap souhaite une politique ambitieuse de l'Etat sur l'accessibilité, l'accès à l'école ou encore à l'emploi des personnes en situation de handicap, avec un plan de financement pluriannuel. La Conférence nationale sur le handicap doit déterminer le cap pour les trois prochaines années.
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