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"L'Ukraine est dans mon cœur, mais j'ai dû fuir pour survivre" : une Ukrainienne réfugiée à Amiens témoigne

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C'est un témoignage fort que vous propose France Bleu Picardie : celui de Valentina, une Ukrainienne de 37 ans, arrivée à Amiens ce week-end. Après deux semaines de voyage, la jeune femme raconte le début de la guerre, son périple mais aussi ses espoirs pour son pays.

"L'Ukraine est toujours dans mon coeur, mais j'ai dû la quitter pour survivre", explique Valentina, 37 ans. "L'Ukraine est toujours dans mon coeur, mais j'ai dû la quitter pour survivre", explique Valentina, 37 ans.
"L'Ukraine est toujours dans mon coeur, mais j'ai dû la quitter pour survivre", explique Valentina, 37 ans. © Maxppp - IP3 PRESS/MAXPPP

C'est un témoignage fort que vous propose France Bleu Picardie : celui de Valentina, une Ukrainienne de 37 ans, arrivée à Amiens ce week-end. Plus de 2,8 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays, depuis le début de l'offensive russe il y a presque 3 semaines. On estime que 13.500 d'entre eux sont arrivés en France. Valentina est l'une des premières Ukrainiennes arrivées dans la Somme. Voici le récit de cette jeune femme, habitante de Kiev, des premiers bombardements le 24 février dernier à son arrivée en Picardie. France Bleu Picardie tient à adresser toute sa reconnaissance et ses remerciements à Lisa, qui a assuré la traduction de cet entretien, et sans qui cette interview n'aurait pu se dérouler.

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Un périple de deux jours, par - 20 degrés

Le 24 février 2022 est une date qui restera gravée dans la tête de Valentina : "Mon voisin m'a réveillée très tôt, en me disant "C'est la guerre". On voyait les bombardements, on ne savait pas quoi faire. Il était à peine 7h du matin, les gens étaient déjà en train de faire la queue devant les magasins, il y avait des embouteillages", raconte cette habitante de la capitale Kiev. Après hésitation, Valentina se décide à quitter Kiev, avec une amie, le mari de celle-ci et leur fillette : ils trouvent refuge pendant deux semaines dans un petit village. "Je dormais très mal, on avait peur que les Russes ne rentrent dans les maisons pour nous tuer, poursuit Valentina. Je ne me sentais pas en sécurité avec les bombardements : j'ai essayé de partir grâce à un couloir humanitaire, mais j'ai dû m'y reprendre à deux fois. Une femme m'a hébergée entre deux".

Valentina raconte le froid extrême - -20 degrés en extérieur - ; les quelques vêtements trop légers, qu'elle a à peine eu le temps d'emporter.  Après quelques échanges avec ses proches, dont ses parents toujours en Ukraine, elle se lance dans un périple direction la France : "Les covoiturages étaient complets, les trains aussi : quand j'ai réussi à monter dans un wagon, on m'a montré un espace dans le couloir qui faisait 60 centimètres. C'est là que j'ai voyagé, par terre, pendant deux jours". 

Après un passage via la Slovaquie, l'Autriche, vient un vol vers la France : Valentina retrouve sa sœur il y a trois jours à Amiens, entre soulagement et tristesse profonde : "L'Ukraine est toujours dans mon cœur... mais j'ai dû fuir pour survivre ! explique cette trentenaire, qui travaille dans la restauration. Je veux travailler, fonder une famille, voir grandir mes enfants et mes petits-enfants... C'est pour ça que j'ai dû quitter l'Ukraine !"

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"Mes parents ne survivraient pas à un voyage entre l'Ukraine et la France"

Depuis son arrivée en France, Valentina reste évidemment très marquée par la guerre dans son pays : "Lors de mes deux premières nuits en France, j'ai été réveillée par des bruits : je pensais que c'étaient des bombardements. Mais c'était juste une voiture. Je me suis dit : 'Ouf je suis en France'". Car si les bombardements sont loin physiquement, ils sont partout dans le téléphone de Valentina, notamment dans les messages de ses proches restés au pays : "La maison d'une amie a explosé récemment, Dieu merci, elle n'était pas là. Je ne montre rien sur mon visage, mais j'ai toute cette horreur est à l'intérieur de moi", détaille la jeune femme.    

Car pendant cet entretien, les rares moments où les yeux de Valentina s'embuent, c'est quand elle parle de ses parents âgés et en mauvaise santé, restés en Ukraine : "Mes parents ne survivraient pas au trajet que j'ai fait : deux jours sans eau, ni nourriture et à voyager par terre et dans le froid", indique la jeune femme.  Elle suit donc la guerre à distance, en se demandant comment cela est possible au 21e siècle. Et cette restauratrice de métier s'interroge : "Nous Ukrainiens qu'avons-nous fait aux Russes ? Ou plutôt au président russe ?

Maintenant qu'elle est en France, Valentina aimerait faire du bénévolat, aider son peuple à distance : "Je souhaite que la paix revienne vite dans mon pays. Et je souhaite aussi aux Ukrainiens qu'ils soient vite réveillés par le chant des oiseaux, et plus par le bruit des bombardements."

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