L'hôtel de ville de Melun peut garder sa crèche de Noël

Les six sujets de la crèche du parc de l'hôtel de ville de Melun (Seine-et-Marne) peuvent donc rester à leur place. Le tribunal administratif a décidé ce lundi de rejeter le recours de l'association départementale de la libre pensée. Association qui demandait le retrait de cette crèche au nom du principe de laïcité.

ⓘ Publicité

Une décision qui va à l'encontre des conclusions du rapporteur public, qui avait demandé le démontage de cette crèche vendredi dernier, estimant qu'il s'agit d'un emblème religieux (du fait des bâtons des rois mages qui rappellent les crosses d'évêques dans la religion catholique).

Pour le maire de la commune seine-et-marnaise, Gérard Millet (UMP), c'est une satisfaction. "Pour nous, c'est un élément culturel. ça fait partie de l'esprit de Noël. Noël, c'est quand même historiquement la Nativité" , explique-t-il. Une crèche qui fait partie des 300 mètres carrés de décorations du parc de la mairie.

De son côté, la fédération départementale de la libre pensée s'est dite "déçue" , trouvant la décision du tribunal administratif "surprenante" . L'association avait déposé son recours il y a deux ans "pour excès de pouvoir", faute d'avoir obtenu une réponse à ses lettres adressées au maire, lui demandant de ne pas installer la crèche.

"Pas de provocation"

Pour Gérard Millet, "il n'y avait aucune provocation à l'encontre de qui que ce soit" . Et le maire de citer une de ses concitoyennes, de confession musulmane, avec qui il s'est entretenu il y a quelques jours : "elle m'a dit que la crèche ne la choquait pas du tout. C'est la fête de l'enfance. Et je crois que la dame a bien résumé la chose" .

"Pour nous, c'est un élément culturel. ça fait partie de l'esprit de Noël. Noël, c'est quand même historiquement la Nativité" (Gérard Millet, maire de Melun)

Une décision qui fait suite à deux autres, contradictoires : d'abord, le 2 décembre, le tribunal administratif de Nantes avait ordonné de démonter la crèche du conseil général de Vendée installée dans le hall de ses locaux. Le conseil général a d'ailleurs fait appel. Concernant celle de la mairie de Béziers, la cour de Montpellier a cette fois donné raison au maire frontiste Robert Ménard.

La fédération départementale de la libre pensée peut désormais, et si elle le souhaite, faire appel devant le Conseil d'Etat. La crèche est quant à elle visible jusqu'au 28 décembre dans le parc de l'hôtel de ville de Melun.