L’auto-réparation de vélo cartonne à Nancy
Plus d’un tiers de nouveaux adhérents à l’association Dynamo à Nancy : un atelier participatif qui propose l’auto-réparation de vélo en vieille-ville. L'effet déconfinement est réel, reste à savoir si l’engouement pour la bicyclette et la prime coup de pouce gouvernementale seront durables.
Ça parle vélo et pistes cyclables temporaires dans la file d’attente de l’atelier participatif de Nancy. L’association Dynamo - qui redonne vie à des deux-roues à pédales depuis bientôt 13 ans - profite à plein du coup de pouce vélo de 50 euros offert par le gouvernement. Et l’auto-réparation cartonne avec plus d’un tiers de nouvelles têtes sous les masques - obligatoires dans l’atelier.
L’engouement post confinement est réel : avec des vélos d’occasion vendus par l’association mais aussi des cyclistes qui « ressortent leur vieux vélo qui n’avait pas roulé depuis des années et qui ne se sentent pas de prendre les transports en commun ». Des bricoleurs en herbe qui remontent une monture bien poussiéreuse et un peu mal en point.
Bandes cyclables dangereuses
Tous les cyclistes présents observent que le nombre de cyclistes a augmenté à Nancy : « Ça permet de montrer aux gens que le vélo, c'est peut-être aussi une alternative à la voiture en ville » confie ce jeune cycliste qui répare son dérailleur. « Le truc de la prime va nous faire adhérer en famille… On va mettre les mains dedans » confie Amélie, qui espère retaper un Vtt pour son fils qui a goûté aux balades en famille.
Nancy, ce n’est pas encore ça au niveau des pistes cyclables : plus les gens s'y mettent, plus ils vont faire des efforts
D’autres sont moins optimistes sur cet effet de masse du deux-roues urbain : « Il y a toujours autant de voitures en ville et c'est toujours aussi dangereux » avoue ce cycliste aguerri avant d’ajouter « ce n'est pas une ville qui est très équipée au niveau des pistes cyclables. Il y a des aménagements, mais qui ne sont pas très bien faits. C’est fait un petit peu parce qu'ils se sentent obligés de le faire mais ce n'est pas très réfléchi » poursuit cet amateur qui redoute les « bandes cyclables discontinuent dangereuses».
Tous les âges se croisent et donnent de la clé à molette ou du dégraissant : « Les gens peuvent redécouvrir un plaisir exceptionnel à aller doucement dans les rues de Nancy » estime ce retraité dynamique, « il faut apprendre à faire du vélo et plus on pratique, plus on se sent à l'aise ».
Pour d’autres, se mettre au vélo est aussi un acte militant pour forcer les choses : « C'est plus pratique, je vais plus vite que le tram, mais pour connaître d'autres villes, je pense que Nancy, ce n’est pas encore ça au niveau des pistes cyclables et plus les gens s'y mettent, plus ils vont faire des efforts. »
Loréna a passé plus de trois jours à retaper le vélo vintage de sa sœur et pour elle, « profiter du chèque c’est super cool : je ne vais même pas forcément devoir payer quelque chose et j'aurai retapé mon vélo ». La jeune femme qui enfile un cable de vitesse se dit opportuniste et découvre l’auto-réparation : « C'est tellement bien d'être plus indépendant et de pouvoir réparer soi-même les choses : c'était quand même un très vieux vélo qui était tout rouillé ».
L’effet d’aubaine, une réalité constatée par Aurélien Lejeune, salarié de l’association : « Ça concerne vraiment toute la population, surtout avec le dispositif du chèque : beaucoup de gens veulent en profiter. J'espère fortement que ça va continuer et j’entends clairement que beaucoup de gens voudraient utiliser le vélo pour leurs déplacements, mais ne se sentent pas du tout en sécurité. »
Et pour le connaisseur, la sécurité reste primordiale pour ceux qui accèdent au vélo en ville : « Qui n'a jamais eu de frayeurs à vélo au sein de la ville ? Se faire frôler par une voiture ou les bandes cyclables qui longent les voitures stationnées avec le risque qu'une portière s'ouvre brusquement. Des craintes quasi quotidiennes à vélo en ville. Toutes ces pistes cyclables qui sont en train de se créer, il y aura quand même un impact, je l'espère » confie le réparateur chargé de guider les adhérents qui souhaitent réparer un pédalier ou une chambre à air.
Dispositif coup de pouce vélo
Et si le dispositif d'aide gouvernemental est chronophage à mettre en place, beaucoup de vélocistes ont arrêté l’opération peu rentable pour eux, salariés et bénévoles de l’association prennent le temps d’expliquer la démarche à suivre.
L’association Dynamo comptait 1400 adhérents avant le confinement et n’a pas encore fait les comptes, mais il y a « plus d’un tiers de nouvelles têtes » confie les permanents de l'atelier participatif qui aident les nancéiens à réparer eux-mêmes leur vélo à l’arrière de la basilique Saint-Epvre.
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