Journée de l'autisme : Nils, jeune cherbourgeois, a eu son bac l'an dernier

L'autisme est reconnu comme handicap en France depuis 1996 et ce mardi 2 avril, pour la 16e édition de la journée mondiale de sensibilisation à ce trouble, les Français sont invités à porter du bleu, une couleur apaisante pour les autistes. Aujourd'hui, les scientifiques s’accordent sur un taux de 2% d'autistes, soit 15.000 naissances par an en France. Diagnostic, accompagnement à l'école ou au travail...C'est un parcours du combattant pour les familles.

ⓘ Publicité

Nils, jeune autiste de Cherbourg, a toujours suivi une scolarité classique

En 2015, notre journaliste Katia Lautrou rencontrait à Cherbourg Nils Lepoittevin, un jeune autiste verbal de 12 ans, dont les parents se battaient pour qu'il soit accepté en milieu scolaire classique. À l'époque, il était assez renfermé, avec des difficultés d'interaction sociale.

Neuf ans plus tard, la journaliste a retrouvé un jeune homme de 21 ans bien dans sa peau, qui a eu son bac en 2023. Sa plus grande victoire ! "Pour moi, le bac, c'était très important pour continuer mes études. C'était difficile. Je n'ai réussi pas la première fois, car j'étais au rattrapage avec 9,26 de moyenne, mais au rattrapage, je suis monté à 10,97 sur 20. J'étais fier."

Les parents de Nils, Lydie et Mickaël se sont toujours battu pour que leur fils suive une scolarité classique malgré un parcours semé d'embûches, mais à 20 ans Nils décroche son bac. Et quelle fierté pour son papa Mickaël : "C'est un grand jeune homme, un beau jeune homme qui a eu son bac, qui est autiste et ce n'est pas parce que l'on est handicapé qu'on ne peut pas réussir dans la vie et Nils en est une preuve. Suivre une scolarité classique en collège et lycée pour un autiste, c'est une chance, mais c'est aussi une chance pour les autres élèves. Il y a du bon des deux côtés."

Nils veut devenir comptable pour une compagnie de bus

À 21 ans, Nils apprend aujourd'hui l'autonomie à raison de deux fois par semaine. Il suit des ateliers, des cours de cuisine avec des éducateurs, il apprend aussi à se repérer en ville, à la campagne avec un objectif pour le jeune homme : "Mon rêve, c'est d'avoir mon appartement. J'ai décidé peut-être d'habiter sur Caen d'ici la fin de la décennie, d'ici 2028 ou 2029, mais avant, je dois être autonome, savoir gérer mon argent, faire le ménage et la cuisine. Je sais faire des pâtes carbonara, des pâtes aux champignons et j'adore le gratin de pâtes."

Nils envisage plus tard d'allier ses deux passions, les chiffres et les bus : "J'aimerais devenir comptable pour une compagnie de bus."