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JO Paris 2024 : comment l'intelligence artificielle va aider à analyser les images de la vidéosurveillance ?

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Les Jeux olympiques de Paris 2024 sont l'occasion pour la France de tester la vidéosurveillance par algorithme. Une nouvelle technologie qui sera testée en mars pendant les concerts de Depeche Mode. France Bleu Paris vous explique en quoi cela va consister exactement.

La vidéosurveillance par algorithme sera expérimentée pendant les Jeux Olympiques en France. La vidéosurveillance par algorithme sera expérimentée pendant les Jeux Olympiques en France.
La vidéosurveillance par algorithme sera expérimentée pendant les Jeux Olympiques en France. © Maxppp - Vincent Isore

Les caméras de vidéosurveillance algorithmique, dont l'expérimentation a été votée et autorisée en France dans la loi olympique du 19 mai 2023, seront testées pour la première fois les 3 et 5 mars à l'occasion des deux concerts parisiens du groupe Depeche Mode à l'Accor Arena de Bercy, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur.

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Au total, pour ce tout premier test de "calibrage", expliquent les autorités, "six caméras" dites "augmentées" seront équipées du logiciel de la société parisienne Wintics et déployées par la préfecture de police sur la voie publique autour de la salle de spectacle. Mais à l'inverse de la période des Jeux olympiques, cette fois-là, les caméras ne seront pas utilisées pour "détecter des évènements" ni pour déclencher "des interpellations" mais uniquement pour "tester et paramétrer les solutions logicielles" dans des conditions réelles, a insisté la place Beauvau.

La police, la gendarmerie, les pompiers, la RATP et la SNCF, seuls habilités à utiliser la vidéosurveillance par algorithme

D'autres tests du même type seront ensuite conduits avec la SNCF et la RATP, "à l'intérieur et aux abords des gares" et uniquement "lors d'évènements festifs", a ajouté le ministère, sans donner de calendrier.

Chaque fois, ces caméras intelligentes pourront détecter huit types d'événements : le non-respect du sens de circulation, le franchissement d'une zone interdite, la présence ou l'utilisation d'une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante ou un colis abandonné. "Il s'agit d'une aide à la lecture des très nombreuses images d'une salle de contrôle, pour être sûr que l'opérateur ne manque pas" un évènement important, rappelle Beauvau. Ce sera ensuite à l'humain, derrière les écrans, de revisualiser les images mises en avant par l'intelligence artificielle puis de prendre une décision et donc, potentiellement, déclencher une réponse opérationnelle (intervention des pompiers, interpellation d'un suspect, etc.)

La reconnaissance faciale interdite

Au delà de ces huit types d'évènements, l'utilisation de l'intelligence artificielle est très encadrée. La loi olympique interdit par exemple la reconnaissance faciale et le recoupement avec des fichiers. Autrement dit, les logiciels ne peuvent pas rechercher ni repérer un individu précis. Il n'est pas non plus possible d'identifier un suspect en train de commettre un délit. C'était la crainte principale des détracteurs de cette technologie qui défendent les libertés individuelles. "On s'attend à du contentieux", avec des recours devant les tribunaux administratifs et le Conseil d'État "mais on est serein", dit-on au ministère de l'Intérieur.

Le 21 décembre, le Conseil d'État a annulé une décision du tribunal administratif de Caen qui avait ordonné à une communauté de communes du Calvados, dont Deauville et Trouville, d'effacer les données personnelles issues de leurs caméras équipées du logiciel israélien BriefCam, spécialisé dans la vidéosurveillance algorithmique.

Toutes les caméras d'Ile-de-France ne seront pas équipées

Pour être en conformité avec la loi également, chaque recours de la vidéosurveillance algorithmique devra faire l'objet d'un arrêté préfectoral, précisant "la temporalité, la localisation et les motifs", souligne l'Intérieur. Ainsi, ce ne sont pas tous les Jeux olympiques qui seront surveillés par l'intelligence artificielle mais certains lieux de compétition ou lieux de fête et seulement sur des périodes définies car toutes les caméras du plan de vidéoprotection de la préfecture de police de Paris ne sont pas compatibles avec la technologie. "Seules les caméras particulières" seront équipées, explique le ministère de l'Intérieur. Des caméras fixes notamment, qui ne zooment pas, ne tournent pas car cela pourrait induire de fausses alertes des logiciels. Ainsi, les drones déployés pour l'occasion par les autorités ne seront pas équipés.

Interrogé sur le nombre de ces caméras dites "intelligentes" qui seront déployées lors des JO-2024, notamment pour la cérémonie d'ouverture, le ministère de l'Intérieur a répondu qu'il était "trop tôt" pour donner un chiffre.

La vidéo surveillance algorithmique
La vidéo surveillance algorithmique © AFP - Anibal MAIZ CACERES

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