"Je veux l'embêter jusqu'à 100 ans" : un couple d'octogénaires tourangeaux prouve que l'amour n'a pas d'âge

C'est le moment, plus que jamais, de lui dire que vous l'aimez. Nous célébrons, en ce mercredi 14 février, la Saint-Valentin. La fête de tous les amoureux, quel que soit leur âge. La preuve avec Nicole et Alain, 84 ans. Tous deux veufs, ils se sont rencontrés à Tours, il y a bientôt 18 ans, grâce à une agence matrimoniale.

"J'avais mis la danse comme critère principal, se souvient Nicole. J'avais un mari qui n'était pas danseur et je voulais quelqu'un qui sache danser." Après cinq ou six rendez-vous manqués, dont un avec un homme qui lui avait demandé son niveau d'études, "parce qu'il voulait aller à des conférences, je vous jure, ça prête à rire des fois", la Vourvillonne d'origine est mise en relation avec Alain. "C'était le 16 mars 2006, on avait rendez-vous près de la gare de Tours, je m'étais cachée dans un magasin et j'attendais. J'ai vu un premier type, je me suis dit : 'Oula, non, ça ne va pas le faire.' Mais ce n'était pas le bon. Et là, il est arrivé. Je me suis dit qu'il était pas mal", rit-elle. Alain l'invite ensuite à boire un café. "Je l'ai regardée et je me suis dit qu'elle était mignonne. On est allé danser et ça s'est fait comme ça." Dans la poche !

"La clé, c'est le dialogue"

En se remémorant ces souvenirs indélébiles, le couple, qui vit aujourd'hui dans la résidence pour seniors Domitys "Le clos de la cheminée ronde", a l'impression de rajeunir. Même si Nicole dirait plutôt : "On n'est pas des personnes âgées, on est des anciens jeunes." Entre deux, c'est vite devenu une évidence. "Il m'appelait tous les jours. Et trois semaines après notre rencontre, il me passe un coup de téléphone. Je lui dis que je n'ai pas le moral parce que, la veille, j'ai eu un accident de voiture. Et il me répond : 'Je vais te remonter le moral, je suis en bas de chez toi.' J'ai vu que c'était quelqu'un d'attentionné."

Au fil du temps, la passion s'est installée. Une vie à deux marquée par de beaux voyages, au Texas, chez la fille de Nicole, ou lors de croisières, comme celle dans le golfe du Mexique, immortalisée par une photo qui trône sur un mur de la chambre. Bien sûr, tout n'a pas tout le temps été simple. "La vie de couple, ce n'est pas toujours reposant. On a eu quelques engueulades, mais c'est normal. Dans un couple, il ne faut pas qu'il y en ait qui pilote et l'autre qui suive. Si on est toujours d'accord, c'est parce qu'il y en a un qui cède sur tout. Et ça ne marche pas comme ça." Alain acquiesce. "La clé, c'est le dialogue."

Une flamme, ça s'entretient, même après 80 ans

Voilà pourquoi, 18 ans après, le soufflet n'est jamais retombé. "On s'aime comme au premier jour." Mais une flamme, ça s'entretient. Même après 80 ans passés, et même si tout ne fonctionne plus comme avant. "C'est sûr que maintenant, c'est difficile. Je bande comme un foulard", rigole Alain, tandis que sa compagne, hilare, tente d'enchaîner. "Nous sommes très coquets. Lui, il faut toujours qu'il soit bien coiffé et moi, il faut que je mette mon rouge à lèvres. Alain est aussi très câlin. Tous les matins, c'est lui qui vient me faire le petit bisou pour démarrer la journée. Et puis, on aime bien se faire des petits plaisirs, des petits cadeaux, aller au restaurant", explique Nicole.

Très complices, les deux tourtereaux se voient encore durer longtemps. "Notre première vie s'est arrêtée avec la maladie et la mort. Notre deuxième vie va malheureusement s'arrêter comme ça aussi. Mais je veux l'embêter encore jusqu'à 100 ans, alors ce n'est pas encore fini", lance Nicole à Alain, qui réplique, un brin taquin : "Eh bah, je ne suis pas dans la merde." Avant de donner un tendre baiser, pour se faire pardonner.