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" Je peux pardonner mais je ne peux pas oublier " : une Coutançaise veut transmettre la mémoire du génocide au Rwanda

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Didi Louis dit Guérin est franco-rwandaise; elle vit à Coutances, dans la Manche, depuis 1991. Quasiment toute sa famille a été décimée lors du génocide des tutsis au Rwanda en 1994. Pour les 30 ans de ce drame, elle veut plus que jamais témoigner et transmettre cette histoire aux plus jeunes.

Quasiment toute la famille de Didi Louis dit Guérin a été tué lors du génocide au Rwanda, il y a tout juste 30 ans Quasiment toute la famille de Didi Louis dit Guérin a été tué lors du génocide au Rwanda, il y a tout juste 30 ans
Quasiment toute la famille de Didi Louis dit Guérin a été tué lors du génocide au Rwanda, il y a tout juste 30 ans © Radio France - Jacqueline FARDEL

30 ans après le génocide au Rwanda, une Coutançaise prend la parole. Didi Louis dit Guérin a 56 ans aujourd'hui. cette franco-rwandaise est arrivée dans la Manche en 1991, mariée à un Coutançais.

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En 1994 elle est donc en France quand les nationalistes Hutu massacrent leurs voisins Tutsi et les Hutus modérés qui les protégeaient. En l’espace de trois mois seulement, entre 800 000 et 1 million d’entre eux furent tués. Et quasiment toute la famille de Didi
Aujourd'hui dit-elle, elle peut pardonner, mais elle ne veut pas oublier. L'an dernier, elle est retournée sur place et a recueilli de nombreux témoignages.

"Ils veulent juste vivre, continuer à vivre"

Didi a pu retrouvé quelques membres de sa famille, neuves et nièces, et un de ses son frère, protégé par des hutus modérés " Il était dans un fossé et il restait toute la journée caché sous un tapis. Il ne sortait que la nuit. Donc il a manqué d'oxygène bien sût, mais il est vivant. Il se reconstruit, il a fondé une famille. Et il est resté au Rwanda. Les Rwandais ne veulent pas quitter le pays, même après avoir perdu leur famille, après avoir perdu tout le monde, ils veulent rester et créer une autre famille, construire le pays. Ils ont une force, je ne vous dis pas, ils pardonnent. Ils vivent avec celui qui a tué ta famille, c'est un voisin, que tu vois tous les jours. Quand les rescapés me racontent des histoires, je ne fais que pleurer, pleurer. Eux ils ne pleurent plus, plus du tout et ils me disent " mais il ne faut pas pleurer, on est vivant, il faut qu'on avance, on doit continuer de vivre". Ils veulent juste vivre, continuer à vivre**.** "

Aujourd'hui au Rwanda, Hutus et Tutsis cohabitent. Vivent grâce au pardon. Ces témoignages, Didi veut les transmettre aux jeunes générations -françaises comme rwandaises- et sensibiliser dans les collèges et les lycées.
En 2004 elle avait déjà amené 8 jeunes Français sur place. Elle espère bien recommencer en travaillant notamment avec le lycée Lebrun et l'association les Sentiers de la Mémoire, " Quand je vois ces jeunes qui s'obstinent pour qu'on n'oublie pas, je veux qu'ils servent d'exemple. J'en parle aux mamans qui se sont confiées à moi, aux femmes qui ont été violées et aux jeunes qui sont nés après le génocide. Je leur dit : il y a des gens qui n'étaient pas nés et qui se battent pour qu'on n'oublie pas le génocide dans tous les pays du monde, dont le petit pays, notre petit pays, le Rwanda. Mon objectif, c'est ça. Pour qu'une harmonie se crée. C'est le jeunesse qui va changer le monde. C'est la jeunesse, ce n'est pas nous les anciens. Parce que nous, après le génocide, on pardonne. Mais ça te fait mal. Mais la jeune génération va tout changer."

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