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"Je n'ai plus de repères" : après l'incendie de Saint-Marcel-lès-Valence, les sinistrés essaient de se reconstruire

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Trois semaines après le feu qui a ravagé l'immeuble de Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme), les 23 familles sinistrées en sont à des stades différents : certaines ont retrouvé un logement, d'autres cherchent encore. Mais pour toutes, le traumatisme de cette nuit du 8 au 9 avril 2024 est encore bien là.

Les 24 logements de l'immeuble L'Esterel rue Marcel Pagnol à Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme) sont inutilisables depuis l'incendie du 8 avril 2024. Les 24 logements de l'immeuble L'Esterel rue Marcel Pagnol à Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme) sont inutilisables depuis l'incendie du 8 avril 2024.
Les 24 logements de l'immeuble L'Esterel rue Marcel Pagnol à Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme) sont inutilisables depuis l'incendie du 8 avril 2024. © Radio France - Valéry Lombardo

"C'est très difficile", trois semaines après le drame, Indira ne réalise toujours pas : son appartement et celui de 22 autres familles de l'immeuble L'Esterel, rue Marcel Pagnol à Saint-Marcel-lès-Valence, a été détruit par les flammes dans la nuit du 8 au 9 avril. Chacun des locataires de ce logement social tente aujourd'hui de se reconstruire à sa manière.

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Indira est maman de trois enfants, âgés de 6 à 12 ans. Plusieurs jours après l'incendie, les larmes lui montent encore aux yeux quand elle en parle : "J'ai mis toutes mes tripes dans ce logement et le fait de ne plus avoir de repères, ça me déstabilise complètement." Pour le moment, sa sœur héberge toute la famille sinistrée dans son appartement à Valence.

À neuf dans un appartement

"Nous ne sommes pas à l'aise, raconte le papa Moktar. Nous sommes quand même neuf dans le logement. Il y a trois chambres. Nous sommes les uns sur les autres. C'est embêtant, nous ne pouvons pas rester dans cette situation éternellement." Le bailleur social de l'immeuble L'Esterel leur a proposé deux autres appartements dans l'agglomération de Valence. "Trop petits et trop loin", répond le couple.

Moktar, Indira et leurs trois enfants (à droite) sont hébergés par la sœur d'Indira et ses enfants.
Moktar, Indira et leurs trois enfants (à droite) sont hébergés par la sœur d'Indira et ses enfants. © Radio France - Lisa Guinic

"La Roche de Glun ou un T3 alors que nous sommes cinq", détaille Moktar. Le fait de ne pas avoir de logement, c'est embêtant." Le directeur général du bailleur SDH, Nicolas Luyton, explique : "Beaucoup des locataires visaient d'être relocalisés sur Saint-Marcel-lès-Valence [mais il y a] globalement, très peu de logements sociaux là-bas."

Manque de logements sociaux adéquats

SDH fait deux propositions à chaque famille sinistrée. En cas de refus, Nicolas Luyton indique que "ces locataires-là ne seront pas relogés", avant de compléter : "Non pas parce que nous ne voulons pas, mais parce que nous arrivons au bout de ce que nous pouvons leur proposer." Deux autres familles de l'immeuble L'Esterel sont dans le même cas que celle de Moktar et doivent désormais se tourner vers le parc locatif privé.

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Mylène a, elle, choisi d'emménager dans un appartement à Chabeuil. "J'ai compris qu'il fallait partir, rapporte-t-elle. J'essaie, à un moment donné, de me faire une raison." Cette mère célibataire s'inquiète aujourd'hui surtout pour son fils, scolarisé à Saint-Marcel-lès-Valence : "Je ne suis pas véhiculée, ça va être très compliqué. Ma maman va s'en occuper et l'emmener. L'année prochaine, il va falloir prendre une décision qui sera dure pour lui. Lui parler de changer d'école l'année prochaine, pour le moment, c'est encore difficile."

Pas d'obligation de relogement

Trois semaines après l'incendie, la moitié des sinistrés ont retrouvé une solution de logement durable, proposé par SDH ou un autre bailleur valentinois. Le bailleur social de l'immeuble L'Esterel rappelle ne pas être dans l'obligation de reloger ces familles, victimes d'un incendie. Il précise annuler les frais de régularisation des charges de l'année dernière pour les locataires, dans ce contexte. L'organisme ajoute aussi perdre au moins trois millions d'euros de son côté dans ce parc immobilier parti en flammes.

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