Passer au contenu
Publicité

L'Isle-d'Abeau : il y a 50 ans, les premiers habitants s'installaient dans la "ville nouvelle" du Nord-Isère

Par

La "ville nouvelle" accueillait ses premiers habitants il y a 50 ans, en Nord-Isère. Construite à partir de rien ou presque, pour absorber l'extension de la ville de Lyon, elle marque encore aujourd'hui le territoire de la Capi. Deux des premiers habitants racontent la construction.

Le quartier des Roches à Villefontaine vers 1976. C'est le premier quartier construit de la Ville nouvelle. Le quartier des Roches à Villefontaine vers 1976. C'est le premier quartier construit de la Ville nouvelle.
Le quartier des Roches à Villefontaine vers 1976. C'est le premier quartier construit de la Ville nouvelle. - DR

Il y a 50 ans, le Nord-Isère changeait de visage. Les premières constructions liées à la mise en place de la "ville nouvelle" commencent et les premiers habitants arrivent dans le quartier des Roches, le premier construit, à l'hiver 1973.

Publicité

La "ville nouvelle", c'est un grand concept urbain des années 1960. L'Etat décide de créer plusieurs villes à partir de rien ou presque pour absorber et structurer l'extension des grandes villes que sont Paris et Lyon. Sept "villes nouvelles" sont imaginées, cinq à Paris et deux près de Lyon. Parmi elles, la "ville nouvelle de L'Isle-d'Abeau". Au début des années 70, des petits villages nord-isérois sont ainsi transformés en villes qui vont progressivement attirer des milliers de personnes.

loading

Un énorme chantier et des champs de grues

Aujourd'hui, quelques-uns des premiers habitants de cette drôle de ville habitent toujours ici. Jean-Michel Viallon et sa femme s'y sont installés en cherchant à se rapprocher de Lyon. Le marché lyonnais étant trop cher pour eux, une amie leur parle de cette "ville nouvelle" en construction. "On est venus voir" raconte le septuagénaire, "mais à L'Isle-d'Abeau, il n'y avait rien sauf de l'administratif. Là, on nous a indiqué que l'intérêt était à Villefontaine".

Le couple s'installe ainsi dans le quartier des Roches, séduit par son visage de ville à la campagne et ses allées piétonnes. Mais dans les années 70, c'est "un chantier, avec des grues" sourit Jean-Michel Viallon. Jean-Noël Salmon garde cette même image en tête. Il avait 10 ans lorsque ses parents se sont installés ici. "Il y a notre maison, les quelques maisons autour de notre lotissement, il y a le collège et entre les deux, c'est un chantier. L'exploration de chantiers, c'était un grand terrain de jeu" se rappelle-t-il.

Créer l'école de musique et le club de foot

L'enfant et le jeune homme d'alors voient la ville naître sous leurs yeux. "Comme c'était le chantier, c'était aussi le chantier au niveau des activités !" raconte Jean-Michel Viallon. "Venir dans une ville où tout est à construire, ça demande effectivement une envie, une énergie" estime Jean-Noël Salmon. "Vous souhaitez que votre enfant fasse de la musique, et bien il faut créer l'école de musique. Vous voulez qu'il joue au foot, il faut créer le club de foot."

Cela donne encore aujourd'hui des villes avec un tissu associatif fort et des bâtiments pensés pour être pratiques**. La "Ville nouvelle" façonne les traits de l'actuelle Communauté d'Agglomération Portes de l'Isère (Capi), composée de 22 communes et accueillant plus de 111.000 habitants en 2023 selon l'Insee. Ce chiffre a été multiplié par deux en 30 ans.

Un musée de la "ville nouvelle" ?

Pour Jean-Noël Salmon, il faut raconter toute cette histoire. "Cette mémoire de la construction tend à s'effacer parce qu'on est rentrés dans un fonctionnement beaucoup plus normal. On n'est plus une "Ville nouvelle", on est une ville parmi d'autres" analyse-t-il. Élu d'opposition à Villefontaine et à la CAPI, il milite pour la création d'un centre d'interprétation car pour lui, il est "important de ne pas perdre cette mémoire" alors que 50 ans après la construction de cette ville, "les premiers acteurs vont nous quitter. La mémoire papier existe, la mémoire sonore, audiovisuelle peut-être aussi, mais il faut savoir l'interpréter."

loading

L'élu estime que "c'est le moment où la ville et l'agglomération doivent se saisir de cette histoire et la mettre à disposition de ses habitants. Je pense qu'on construit bien un avenir quand on connaît bien son passé." Contactée par France Bleu Isère, la CAPI explique qu'il y a bien des archives sur ces années structurantes pour le territoire, mais en revanche, aucun projet de musée ou centre d'interprétation sur l'histoire de la "Ville nouvelle" n'est à l'ordre du jour.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined