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Gel dans les vignes d'Indre-et-Loire : des vignerons du Bourgueillois s'unissent toutes les nuits pour éviter le pire

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Le pire a été évité. Le gel n'a pas eu la peau des vignes du Bourgueillois, grâce à une météo finalement plus clémente, mais aussi à la solidarité entre vignerons.

Vincent et Michel Delanoue, deux vignerons dans le Bourgueillois. Vincent et Michel Delanoue, deux vignerons dans le Bourgueillois.
Vincent et Michel Delanoue, deux vignerons dans le Bourgueillois. © Radio France - Virginie Vandeville

La menace du gel s'éloigne pour nos vignerons d'Indre-et-Loire. Après cinq nuits difficiles, les températures remontent dans le vignoble de Bourgueil. Une catastrophe a ainsi été évitée, dans le secteur, grâce aussi à un travail collectif des vignerons. Une quinzaine d'entre eux s'est regroupé, il y a deux ans, en cuma, une coopérative d'utilisation des matériels agricoles et notamment du matériel contre le gel, comme des éoliennes et des tours à vent. Des membres qui ont su s'unir aussi chaque nuit.

Ces dernières nuits, chacun des quinze vignerons s'est vu attitré jusqu'à 12 hectares de parcelles, à surveiller, avec l'aide d'un second. Une organisation lancée par le président de cette cuma, Michel Delanoue. "C'est un vrai apport car le parcellaire de chacun est tellement dispersé, que quand le viticulteur agit à titre individuel, il ne peut protéger que quelques-unes de ses parcelles. Alors que là, avec la complémentarité des uns et des autres, on se retrouve à avoir presque le tiers de notre surface de vignes de protégé", précise le vigneron installé à Benais.

"Les nuits de gel sont magiques"

En plus de cela, les vignerons échangent, se donnent des tuyaux sur le groupe WhatsApp créé pour l'occasion. Un travail collectif qui apporte aussi plus de sérénité. "C'est plus facile d'être à plusieurs pour gérer le stress, et prendre les bonnes décisions. On est tous dans le même bateau, on a tous les mêmes craintes, la même envie de protéger notre vignoble. Il y a une saine émulation et complémentarité", ajoute Michel Delanoue.

Une union basée surtout sur la confiance. "On ne s'occupe pas de savoir à qui appartient est la parcelle. S'il y a un souci mécanique, on va le réparer. On travaille pour le collectif, pour protéger le potentiel de production de l'ensemble, quelque soit nos âges, nos philosophies, nos pratiques, quelque soit nos réseaux de commercialisation. On produit tous du Bourgueil donc on veut le préserver. C'est triste à dire, mais les nuits de gel sont magiques, parce qu'on a vraiment cette notion de préserver le patrimoine, au-delà de tous conflits et querelles de voisinage. Peut-être qu'il y a 20 ou 30 ans, cela aurait été plus compliqué de se fédérer, car les risques climatiques n'étaient pas les mêmes, les enjeux économiques n'étaient pas les mêmes. C'est dans ces moments-là que l'on recréé du lien", précise de son côté Vincent Delanoue.

Un lien qui n'est pas prêt de rompre puisqu'un nouvel épisode de gel est prévu dans 10 jours sur le Bourgueillois.

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