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Fin de vie : "Notre idéal, accompagner jusqu'au bout" dit la cheffe des soins palliatifs du CH de Pont-Audemer

Les parlementaires et les soignants échangent cette semaine autour du projet de loi sur la fin de vie. Le Dr Clémence Joly, cheffe du service des soins palliatifs du centre hospitalier de la Risle à Pont-Audemer (Eure), est l'invitée de France Bleu Normandie.

Le Dr Clémence Joly, cheffe du service des soins palliatifs au CH de la Risle à Pont-Audemer. Le Dr Clémence Joly, cheffe du service des soins palliatifs au CH de la Risle à Pont-Audemer.
Le Dr Clémence Joly, cheffe du service des soins palliatifs au CH de la Risle à Pont-Audemer. © Radio France - Marianne Naquet

Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle loi sur la fin de vie d'ici la fin de l'été, ouvrant une aide active à mourir. Ce futur projet de loi comprendra trois blocs : "aide active à mourir, soins palliatifs et droits des patients", décrit la ministre havraise chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, dans un entretien au Journal du Dimanche. Toute cette semaine, parlementaires et soignants échangent sur le sujet.

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"Les soins palliatifs sont donc des soins d'accompagnement des personnes et des familles, qui ont une maladie grave et incurable, pas uniquement pour les personnes en fin de vie, mais c'est aussi des malades qui ont une maladie chronique. On manque de personnel en soins palliatifs, de médecins et d'infirmières et de structures, parce qu'il y a plus de 20 départements en France qui n'ont pas d'unités de soins palliatifs. Donc, on attend beaucoup de ce plan décennal qui doit faire l'objet, on l'espère, d'une loi particulière", explique Clémence Joly, cheffe du service des soins palliatifs du centre hospitalier de la Risle à Pont-Audemer (Eure), invitée de France Bleu Normandie ce mercredi.

"Il faut une vision globale" selon cette praticienne

"C'est une vision globale qu'il faut avoir pour un accompagnement global et pas uniquement médico-soignant, mais que ça soit la société entière et aider les familles à prendre soin de leurs proches". Le Dr Joly précise que dix lits supplémentaires ont été ouverts en janvier avec des consultations. 
À l'hôpital de Pont-Audemer, dix lits supplémentaires ont été mis en place depuis janvier dans l'unité de soins palliatifs : "On a eu l'autorisation des dix lits en janvier, on a aussi des consultations. On a mis en place un hôpital de jour pour les personnes qui ne sont pas ou qui ne veulent pas par exemple aller à l'hôpital ou qui ne sont pas suffisamment graves pour aller à l'hôpital ou qui veulent mourir à la maison. On les voit régulièrement pour faire des pauses, pour évaluer la situation en lien avec leur médecin, avec les spécialistes qui les voient. Il y a aussi une équipe mobile qui va à domicile."

Le projet de loi ouvre clairement la voie à une aide active à mourir. Le Dr Joly explique avoir déjà eu affaire à des patients qui lui demandaient d'accomplir ce geste. "Cela arrive à tout personnel de soins. Notre expérience, c'est qu'en général, ils ne supportent plus, par exemple, d'avoir mal, ils ne supportent plus leur situation. Quand on les accompagne, quand on soulage leur douleur, même quand ils se sentent étayés et aimés, et j'ose ce mot "reconnus" dans ce qu'ils sont, dans leurs valeurs, dans leur dignité, ils ne demandent plus à mourir. Ce qu'ils veulent, c'est ne plus vivre dans la situation où ils sont, mais quand on les aide vraiment, quand on arrive à les accompagner, à les soulager, ils ne demandent plus à mourir."

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Ces derniers temps, l'Ordre des médecins s'exprime contre l'euthanasie :  Clémence Joly répond que "nous, on a choisi ce métier pour soigner et pour prendre soin. Notre idéal, c'est de pouvoir aider les plus vulnérables et de les accompagner vraiment jusqu'au bout. Notre idéal de soignants, c'est d'accompagner jusqu'au bout. Ce n'est pas de donner la mort à nos patients."

Tout en affirmant que "son point de vue personnel n'est pas important", le Dr Joly répond également "avoir prêté serment et le serment d'Hippocrate dans lequel on dit "je ne prolongerai pas abusivement les agonies et je n'abrégerai pas les agonies non plus. Est-ce que c'est la main qui soigne qui doit être la main qui donne la mort ? Je n'en suis pas certaine. Je pense que la relation "soignant-soigné", c'est un trésor de notre société. Elle va être différente, et je pense que ça changera le métier de soins palliatifs. Ca changera le métier de médecin et je pense que ce n'est pas notre rôle. Notre rôle, c'est d'accompagner les gens jusqu'au bout."

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