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Epicerie non mixte à Bordeaux: "Plus que de la discrimination, c'est de la ségrégation"

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Naïma Charaï, la conseillère régionale d'Aquitaine et présidente de l'Agence pour la cohésion sociale et pour l'égalité des chances, condamne fermement ce matin la non mixité d'une épicerie orientale dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux. Même si le gérant, sous la pression, a décidé lundi de faire marche arrière, elle demande des poursuites judiciaires.

Naïma Charaï dans le studio de France Bleu Gironde
Naïma Charaï dans le studio de France Bleu Gironde © Radio France

France Bleu Gironde : Faites-vous partie de ceux qui demandent des poursuites judiciaires contre le gérant de cette épicerie ? *Naïma Charaï * : Le préfet a saisi la justice hier soir, le maire de Bordeaux l'avait demandé dès hier après midi. C'est en effet inacceptable. Moi je suis tombée de ma chaise quand j'ai découvert cette mesure tout à fait discriminatoire, et oui je pense qu'il faut aller au bout de la démarche.

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Est-ce un cas isolé, où ce genre d'exemples se multiplient-ils ?

Des exemples de cette nature c'est la première fois que j'en vois ! Moi, d'ailleurs j'appelle ça de la ségrégation car c'est vouloir séparer les hommes et les femmes dans le temps et l'espace.A l'inverse, des sites comme Marmiton sont-ils dans leur rôle en proposant des recettes pour le Ramadan ?

Cela ne peut pas être comparé... D'un côté on a ce gérant qui interdit l'accès aux femmes certains jours, cela relève de la discrimination. De l'autre c'est un site de cuisine, qui propose des recettes à ceux qui le veulent et rien de plus. Et dans le cas de Marmiton, moi ce qui m'a choquée c'est le déferlement de propos racistes qui montre qu'il y a encore un gros travail à faire.

On a l'impression aujourd'hui qu'on ne ne peut plus prononcer le mot islam sans déclencher une crise d'hystérie ?

En effet, il y a une fracture identitaire et territoriale qui s'est installée depuis quelques années. Nos concitoyens musulmans subissent des discriminations et d'autres citoyens considèrent que l'islam est trop présent dans l'espace public. Moi je prône le vivre ensemble.

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