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Emploi : les grandes entreprises s'arrachent les rares femmes ingénieurs

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Mercredi 19 mars avait lieu la troisième édition de Science Factor, une journée de rencontres entre lycéens et professionnels des secteurs scientifiques et technologiques pour "susciter des vocations chez les jeunes" et surtout chez les jeunes femmes. Et pour cause : dans les filières industrielles, les entreprises réclament davantage de profils féminins.

La conférence Science Factor organisée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche à Paris le 19 mars 2014
La conférence Science Factor organisée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche à Paris le 19 mars 2014 - - Clément Poterlot

Mercredi 19 mars, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche accueillait une centaine de lycéens pour la journée nationale Science Factor. Au cours de l’événement, une équipe de lycéens rhonais a été primée. Dans le groupe d’élèves, une seule fille.

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Science Factor est une journée nationale organisée par Global Contact, avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de l'Éducation nationale et Universcience. Son objectif est double : susciter des vocations chez les jeunes et en particulier les jeunes filles pour lutter contre une désaffection des filières scientifiques et permettre la rencontrer entre des futurs étudiants, de la troisième à la terminale, et des professionnels des filières industrielles, hommes et femmes dont les parcours peuvent être pris en exemple.Pour en savoir plus sur les rencontres organisées partout en France et sur le prix Science Factor 2014 : Téléchargez le communiqué de presse .Cette situation est révélatrice du constat fait pas les entreprises depuis une dizaine d'année : sur les 4,6% d’étudiants en école d’ingénieur, en 2012-2013, moins de 20% sont des femmes. Elles sont tout aussi peu nombreuses parmi les CV que reçoivent les groupes industriels.

Un manque flagrant de candidatures féminines

"Il y a une rareté des profils féminins parmi nos candidats" constate Patrick Benammar, directeur de la formation chez Valeo. Pour diversifier ses effectifs, à l’image de la population française, le groupe mène des campagnes d’information auprès des jeunes lycéennes, voire collégiennes. Selon Patrick Benammar, c’est le faible nombre d’étudiantes en filières ingénieures qui rend le secteur si masculin.

Pourtant, les poursuites d’études sont plus souvent dans des filières médicales ou biomédicales plutôt que techniques. En 2006, par exemple, elles n’étaient que 17 à 20% à se diriger vers des écoles d’ingénieur. En 2013-2014, les chiffres sont sensiblement les mêmes.

Tout comme de grandes entreprises du secteur technologique français, telles que Safran, Thales, la RATP, EDF ou encore Airbus, Valeo s’est joint à l’association "Elles bougent". L’association travaille avec le corps enseignant et les parents d’élèves, les "influenceurs" dont l’avis est souvent décisif pour la poursuite d’études.

Tables rondes, salons étudiants et visites scolaires d’entreprises, Elles bougent cherche à donner des modèles féminins aux étudiantes. Business women ou expertes sont mises à l’honneur pour inspirer, voire appâter les lycéennes.

130.000 emplois difficilement pourvus en 2013

Avec 25% de chômage chez les 18-25 ans, difficile pour les jeunes d'imaginer qu'il existe encore des débouchés grâce aux études supérieures. Pourtant, le gouvernement s'est penché sur le problème. Il a constaté, en 2013, que sur les 130.000 emplois jeunes des secteurs scientifiques, certains ont difficilement trouvé preneurs. C’est dans cette optique que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche soutient des événements comme Science Factor.

De passage parmi les futurs étudiants, ce mercredi, Geneviève Fioraso a d’ailleurs verrouillé son message en incitant les lycéens à avoir confiance en leurs capacités, les filles en particulier. Tout comme Patrick Benammar, la ministre rappelle qu'au "baccalauréat, en filière scientifique, les filles obtiennent les meilleurs résultats".

Selon la ministre, elles sont aussi nombreuses à amoindrir leurs connaissances en milieu professionnel*, quand leurs homologues masculins n'hésiteront pas à postuler à une offre d'emploi même s'ils ne disposent pas de la totalité des compétences requises. "Il faut arrêter de demander aux femmes d'être excellentes" a-t-elle conclu.

*Une étude réalisée par le site d’emploi Qapa relève que 38% des femmes sondées recherchent un travail sous-qualifié par rapport à leur niveau d’étude.

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