EDITO - Le gouvernement existe-t-il encore ?

Oui, n'exagérons pas quand même. La France est gouvernée. Bien ou mal, à chacun de juger. Mais à l'évidence, les ministres et surtout le premier d'entre eux se sont montré de plus en plus discrets au fil de l'écriture d'une bérézina électorale annoncée. Si la logique du premier tour se poursuit ou est amplifiée dimanche, alors il ne restera plus grand à attendre sur le plan politique de ce gouvernement cabossé et discordant. D'où les rumeurs intenses d'un remaniement. Sauf que le prochain premier ministre ne trouvera pas plus d'argent dans les caisses, ni de révolution cachée qui lui permettrait d'infléchir la très mauvaise santé économique de la France. Il sera plus attendu sur le chômage que sur des questions de société comme le mariage pour tous qui a servi d'écran de fumée pour masquer les vrais problèmes. Le plus inquiétant serait que nos futurs dirigeants continuent à ne pas dire clairement quelle est la situation. A force de discours mornes et de langue de bois, une partie de classe politique a perdu tout espoir d'être entendue. Inutile de venir nous répéter inlassablement que le gouvernement travaille ou que la France va s'en sortir. Les élections municipales nous ont permis bien souvent d'entendre des candidats débattre sur des sujets extrêmement concrets, de vie quotidienne avec des projets parfaitement compréhensibles pour les électeurs. La grandeur de la France et autres péripéties civiques ou citoyennes n'ont jusqu'à preuve du contraire pas créé le moindre emploi ni augmenter les salaires. Le gouvernement a perdu le premier tour des élections sur ses bonnes paroles là nous attendions des résultats. C'est sans doute plus compliqué mais aussi très réaliste.

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