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Deux associations déposent un recours contre la vidéosurveillance à Montpellier et Sète

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Deux associations déposent un recours contentieux contre la vidéosurveillance dans l'Hérault, à Montpellier et Sète. Elles dénoncent l'absence de débat public sur le renouvellement et l'installation des caméras. Liberté, écologie, dépense publique et absence d'efficacité.

Les associations dénoncent le caractère liberticide des caméras, leur coût, leur impact sur l'écologie et leur manque d'efficacité (illustration) Les associations dénoncent le caractère liberticide des caméras, leur coût, leur impact sur l'écologie et leur manque d'efficacité (illustration)
Les associations dénoncent le caractère liberticide des caméras, leur coût, leur impact sur l'écologie et leur manque d'efficacité (illustration) © Maxppp - Marcus Brandt

Deux associations déposent un recours contre la vidéosurveillance à Montpellier et Sète. La Ligue des Droits de l'Homme et Technopolice dénoncent l'absence de débat public. Cet été en deux arrêtés, la préfecture de l'Hérault a renouvelé les autorisations pour les caméras existantes et donné son aval pour de nouvelles caméras. À Montpellier, on compte près de 500 caméras (488) à Sète plus d'une centaine (128)

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Les associations avancent plusieurs arguments pour dénoncer l'installation de toutes ces caméras : leur réelle efficacité non démontrée selon eux, l'impact sur la liberté, le coût de ces caméras, (investissement et exploitation) et enfin l'aspect écologique, (fabrication et stockage des données.)

"Un outil dont l'efficacité n'a pas été prouvée"

"On commence seulement depuis quelques années à avoir un peu de recul, notamment scientifique sur l'efficacité réelle de cet outil. Et les études qui sortent sont très mitigées. Alors elles sont encore rares et sont encore relativement peu nombreuses. Il se trouve que l'une d'entre elles, une étude majeure en France, a été réalisée à Montpellier en 2017.

Cette étude a conclu à une très vaste inefficacité de la vidéosurveillance, que ce soit en termes d'effet dissuasif sur la commission d'infractions ou en termes d'élucidation des infractions" explique Simon membre due l'association Technopolice.

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"Des caméras impactantes pour la liberté individuelle"

"Chaque caméra, en théorie, doit être strictement nécessaire et proportionnée à un objectif légitime qui est celui d'assurer la sécurité dans une société démocratique. Ça, c'est le droit, mais pas seulement la loi, c'est également la Constitution, parce que derrière une caméra, il y a une atteinte à la vie privée, même minime. On peut considérer que nous, ça nous dérange pas, mais au final, c'est quand même une atteinte pour toutes les personnes qui passent devant.

De la même manière que peut être qu'on n'a rien à cacher, ce serait comme dire que la liberté d'expression, finalement, on s'en fiche parce qu'on a rien à dire. De la même manière même si ça nous on n'est pas dérangés, ça peut déranger beaucoup de gens pour beaucoup de raisons légitimes."

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"Des caméras qui peuvent dissuader de manifester"

"Dans beaucoup de pays dont la France, on nous a montré que la vidéosurveillance pouvait être utilisée pour dissuader l'exercice des droits et libertés garantis par la Constitution. Donc là, je parle par exemple de la liberté de manifester. De plus en plus de personnes vont hésiter à aller manifester en sachant que des caméras de surveillance se trouvent un peu partout sur le parcours, mais pas seulement sur le parcours au départ des lieux militants, etc. Ces personnes vont hésiter à aller manifester aujourd'hui.

Alors qu'en sera-t-il, quand demain, il y aura des logiciels d'analyse de comportements suspects qui seront déployés en parallèle ou même de reconnaissance faciale, comme en appellent certains des responsables politiques ? On a également des retours, y compris à Montpellier, de contrôles d'identité abusifs et généralement très désagréables, de personnes qui étaient simplement allées coller des affiches sur des panneaux d'affichage libre. Je pense notamment à des militants et des militants France Insoumise pendant les dernières élections."

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"Un coût pour les finances publiques"

"On peut se poser la question de pourquoi la ville de Montpellier dépense 200 000 à 400 000 € par an simplement pour rajouter de nouvelles caméras ? Et ça, c'est absolument sans compter les investissements assez importants qui ont déjà été réalisés à Montpellier. Ce sont plusieurs millions d'euros rien que sur le mandat municipal actuel. Mais également, on peut se poser des questions sur le nombre d'heures de travail qui sont en fait dédiées à regarder des écrans sur lesquels 99,9% du temps, il ne se passe rien.

On peut se dire qu'effectivement les agents des forces de sécurité sont astreints à cette tâche qui finalement est assez ingrate pour repérer un geste qui pourrait éventuellement être une infraction. Peut-être que ce temps, il pourrait être utilisé à des choses plus pertinentes."

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"Un impact réel sur l'écologie"

"Ce n'est pas tant la facture énergétique de la vidéosurveillance que celle du traitement des données. Alors il y a évidemment les ressources matérielles nécessaires à la construction des caméras, et ce ne sont que des hautes technologies. Donc ça demande quand même un certain nombre de métaux rares, de terres rares, etc. Mais plus largement, on se pose des questions sur les coûts écologiques grandissants de cette technologie,  grandissants parce qu'on en installe de plus en plus et également parce que ces outils commencent à avoir des déclinaisons algorithmiques qui utilisent l'intelligence artificielle pour analyser potentiellement bientôt des comportements anormaux ou suspects.

En tout cas, ça a été légalisé en France.  Et du coup, ces logiciels utilisent des quantités très importantes d'énergie et même de temps et de stockage de données. Donc finalement, cet impact écologique, il est non seulement caché, mais terriblement grandissant, on pourrait presque dire exponentiel".

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"On demande un véritable débat public"

"Nous ce qu'on demande avec ce recours, c'est non seulement bien sûr l'annulation des arrêtés pour qu'ils puissent être rediscutés et qu'on autorise que les dispositifs qui pourraient être extrêmement nécessaires et extrêmement proportionnés. Mais au-delà, on appelle à un moratoire sur le déploiement de nouvelles caméras, parce que, en ce moment, il y en a chaque année qui sont installées de nouvelles, en tout cas à Montpellier, et à l'engagement d'un véritable débat public sur l'utilité ou non de cette technologie. "

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Le collectif lancera samedi 16 mars une campagne participative autour de ces recours pour inciter la population à se joindre à ces actions en justice. Ce sera au café associatif Le quartier généreux, journée d'information, mais aussi jeux de piste, atelier créatif et débat de 11h à 17 h quai des tanneurs à Montpellier.

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