Désertification médicale : Val d'Azun recherche médecin généraliste désespérément
Trois ans après son ouverture, la Maison de Santé du Val d'Azun, à Aucun (Hautes-Pyrénées), est toujours à la recherche d'un médecin généraliste. Mais pas facile d'attirer un praticien dans une vallée où les soignants se font de plus en plus rares.
"Les médecins sont une espèce en voie de disparition, il va falloir les réintroduire, comme les ours" : le ton est cynique, mais il témoigne d'une situation devenue critique selon Patrick Simonet, président d'Azun Santé, une association dont le but est de recréer une offre de soins de proximité dans le Val d'Azun, dans les Hautes-Pyrénées. Pour ça, elle a réussi à faire construire à Aucun, petite commune de 250 habitants, une Maison de Santé, ouverte en 2019. Mais depuis son ouverture, ce pôle fonctionne sans médecin.
Des spécialistes mais pas de généraliste
Pourtant, plusieurs professionnels de santé se sont installés : deux kinésithérapeutes, une sage-femme, un psychologue... mais aucun généraliste, alors que le besoin pour un tel praticien se fait de plus en plus ressentir dans une vallée qui compte plus de 2 000 habitants, sans accès facile aux soins. Mais malgré les efforts de la municipalité et de l'association, impossible de mettre la main sur un médecin d'accord pour s'installer.
La mairie a fait installer une grande pancarte à l'entrée du village d'Aucun : "Recherche médecin", suivi d'un numéro de téléphone pour candidater. Cette affiche trône là depuis des années. "Le dernier médecin est parti en 2012" explique Patrick Simonet, en indiquant que les habitants depuis se rabattent plus bas, sur Argelès-Gazost, commune qui se retrouve elle-même en tension sur l'offre de soins.
Les candidatures n'aboutissent pas
A Aucun, les tentatives pour trouver un médecin se soldent donc toutes par un échec. Un praticien roumain est venu s'installer deux mois avant de partir pour un autre cabinet, et les candidats qui appellent refusent de s'installer seul explique Guy Nicollas, adjoint à la mairie : "Ils ne veulent pas, parce que la plupart viennent de grosses villes, ils sont débordés, et ils ont peur de retrouver la même situation ici".
"Les patients n'ont plus de médecin traitant, ils sont en danger médical" - Patrick Simonet
De quoi décourager un peu l'équipe municipale et l'association qui s'occupe de la Maison de Santé. Patrick Simonet, lui, se dit inquiet : "il y a 2 200 habitants qui sont en besoin de soins ici. Et les généralistes alentours sont déjà débordés, avec des délais de huit à dix jours pour avoir un rendez-vous. Ca veut dire qu'il y a des patients qui n'ont plus de médecin traitant, des gens qui ont besoin de renouvellement d'ordonnance, d'examens réguliers, qui sont en danger médical".
Les responsables de la Maison de Santé s'accrochent tout de même et veulent y croire. Aucun s'est récemment portée candidate pour accueillir un médecin salarié recruté par la région. Un plan déployé en Occitanie justement pour lutter contre les déserts médicaux.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
Hautes-Pyrénées : l'info en continu
Hautes-Pyrénées : les plus consultés
EN IMAGES - Revivez la visite du président chinois au col du Tourmalet dans les Hautes-Pyrénées
France Bleu Béarn BigorreLe premier urinoir féminin debout au monde se trouve dans les Hautes-Pyrénées
France Bleu Béarn BigorreSaint-Lary : une statue en hommage à Raymond Poulidor inaugurée au sommet du Pla d'Adet
France Bleu Béarn Bigorre