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Des jeunes Ukrainiens retournent à l'école à Saint-Nazaire-le-Désert, village de 300 habitants dans la Drôme

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Comme un semblant de retour à la vie d'avant. Des jeunes Ukrainiens, hébergés à Saint-Nazaire-le-Désert, dans la vallée de la Roanne dans la Drôme, ont eu cours de français ce lundi 21 mars à la salle des fêtes de ce village de 269 habitants.

Fanny donne des cours de français aux jeunes Ukrainiens hébergés à Saint-Nazaire-le-Désert. Fanny donne des cours de français aux jeunes Ukrainiens hébergés à Saint-Nazaire-le-Désert.
Fanny donne des cours de français aux jeunes Ukrainiens hébergés à Saint-Nazaire-le-Désert. © Radio France - Willy Moreau

Il faut le dire : autant de jeunes à Saint-Nazaire-le-Désert, ce n'est pas courant. C'est dans ce village de 269 âmes, perdu dans la vallée de la Roanne, dans la Drôme, qu'une trentaine d'Ukrainiens - nouveaux nés à jeunes adultes - sont hébergés depuis la mi-mars. Tous sont partis par le biais d'une association dont ils faisaient partie en Ukraine. La majorité de leurs parents sont restés au pays. C'est dans un décor totalement à l'opposé de Dnipro, là où ils habitaient avant la guerre, qu'ils sont retournés à l'école ce lundi 21 mars pour apprendre les bases du français. 

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"Quand on va à l'école, c'est un peu comme la vie normale" - Lina, 16 ans

La salle des fêtes du village, prêtée par la mairie, a été transformée en salle de classe. Un tableau en fond, les tables disposées en U. Fanny, une agricultrice, ancienne professeure de français à l'étranger, leur apprend les bases : comment t'appelles-tu ? quelle est ta nationalité ? quel âge as-tu ? Les jeunes semblent intéressés. L'atmosphère n'est pas pesante. Tous se connaissent. C'est ambiance colonie de vacances, version studieuse. "C'est important pour moi d'apprendre le français pour parler avec les autres", explique Ivana, 21 ans. Denis de renchérir : "Cela m'intéresse d'apprendre une langue étrangère. En plus de ça, le français me plait beaucoup. Je pense que dans peu de temps je parlerai bien le français"

La tâche est pourtant loin d'être gagnée. Fanny le sait bien. "Ils ont un niveau grand débutant. Beaucoup ne savent dire que bonjour", remarque-t-elle. À l'aide de petits papiers, elle les invite à se prêter au jeu des questions-réponses. La prononciation est hésitante mais Lina, 16 ans, a le sentiment de reprendre ses habitudes : "J'adore l'école. Quand on va à l'école, c'est un peu comme la vie normale. Comme en Ukraine. C'est difficile bien sûr mais je sais qu'ici tout ira bien"

Une scolarisation par la suite dans les établissements scolaires

Dans la salle, il y en a un qui regarde au fond, ces élèves pas comme les autres. C'est Patrick Schambel. Lui qui est en lien avec une maman ukrainienne a prêté sa maison secondaire pour héberger ces jeunes. "C'est magnifique, s'émerveille Lina. Surtout la vue sur les montagnes !" L'homme lui sourit et envisage la suite : "Nous avons prévu de faire cette initiation au français pour qu'ils puissent suivre ensuite une scolarité normale dans les écoles françaises". Objectif confirmé par le directeur académique de la Drôme, Pascal Clément. 

La fin du cours approche. L'attention des élèves diminue. "Ils sont dissipés, c'est pour moi un bon signe", remarque Fanny qui n'a pas senti une ambiance différente aux cours qu'elle avait pu donner jusque-là. Les élèves sortent de la salle des fêtes, sous le regard amusé de Jackie. Elle habite juste en face. "C'est génial. Ils vont vite apprendre. Patrick a fait quelque chose d'extraordinaire d'amener tous ces jeunes dans le village. Au moins, ils auront la paix ici", conclut-elle. 

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