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Des étudiants poitevins vont passer Noël dans la jungle de Calais

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Un groupe d'une vingtaine d'étudiants de Sciences Po Poitiers vont passer leurs fêtes de fin d'année auprès des migrants, à Calais. Pendant plusieurs jours, au moment de Noël, ils nettoieront le camp et distribueront des vivres aux réfugiés. Rencontre à quelques heures du grand départ.

Les étudiants poitevins vont travailler plusieurs jours à nettoyer le camp. Les étudiants poitevins vont travailler plusieurs jours à nettoyer le camp.
Les étudiants poitevins vont travailler plusieurs jours à nettoyer le camp. © Maxppp

Ils ont décidé de passer Noël auprès de ceux qui sont loin de leur maison ! Une vingtaine d'étudiants de Sciences Po Poitiers partent rejoindre la jungle de Calais pour une ou deux semaines. Sur place, ils aideront les migrants à nettoyer le camp, ils leur distribueront de la nourriture et des vêtements.

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"C'est une honte pour notre pays"

Erik Da Silva, jeune étudiant poitevin, a déjà passé quelques jours auprès des réfugiés au mois d'octobre. En rentrant de son séjour, il a parlé de son expérience à son entourage, sa famille et ses camarades de classe.

Erik Da Silva était l'invité de France Bleu Poitou à quelques heures de son départ. Il nous explique ce qui l'a motivé à repartir, à ses frais, et à emmener ses copains avec lui :

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Une vingtaine de copains l'ont suivi et ont décidé de repartir avec lui. Enzo, son colocataire, lui aussi étudiant à Sciences Po Poitiers, n'a pas hésité à s'engager : "je trouve que c'est une honte, dans un État comme la France, avec autant de ressources, de laisser vivre ces personnes dans des conditions invivables".

Autrefois engagé en politique, Enzo a décidé de passer à l'action :

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Enzo n'a aucune peur : "je pense qu'il n'y a pas de malveillance de la part de ces personnes. Ils sont dans des situations de précarité, et ce sont dans ces situations que le caractère humain de chacun se réveille".

Des bottes de pluie contre des chaussures cirées

Pour qu'ils se préparent à ce séjour, Erik Da Silva a montré des photos à ses camarades. Enzo se souvient de photos où les gens vivent "dans la boue, des tentes sont installées un peu partout". Le jeune étudiant s'attend à ce qu'il fasse froid et humide sur le camp. Pendant plusieurs jours, ils travailleront en pleine nature. Enzo a emporté de bonnes chaussures et un pull chaud avec lui, "mais finalement, pas grand chose. Nous essayons surtout d'être solides spirituellement".

Avant son départ, Enzo nous ouvre sa valise :

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Enzo veut que l'on cesse de fantasmer sur les étudiants en Sciences politiques : "c'est vrai que nous avons un peu cette image d'étudiants engagés en politique et qui ne pensent qu'à leur carrière personnelle". Mais ce jeune poitevin est prêt à abandonner sa chemise blanche : "il faut arrêter de dénigrer les élites. Nous savons répondre présents dans les situations d'urgence".

"Noël est un moment de communion"

Le choix a été d'autant plus dur pour ce groupe d'amis, qu'ils ont du faire une croix sur les repas opulents des fêtes de fin d'année. Certains d'entre eux passeront Noël loin de leur famille. "Je pense que Noël est un moment de communion, et il l'est encore plus pour les migrants qui sont loin de chez eux", explique Enzo qui pense vivre un moment faire en cette fin d'année. Tous partent à leurs frais. Ils logeront chez l'habitant ou dans des auberges de jeunesse.

Les jeunes étudiants le savent, leur action ne suffira pas à aider tous les migrants de la jungle de Calais : "nous sommes lucides. Nous savons que notre action ne va pas révolutionner le monde. Nous allons juste faire une part du travail que nous devrions tous faire", affirme Enzo à quelques heures du grand départ.

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