Dans les Deux-Sèvres, personnes âgées et mineurs non accompagnés vivent ensemble dans une résidence

Quand des personnes âgées vivent aux côtés de mineurs non accompagnés. C'est à Scieq, petite commune près de Niort dans les Deux-Sèvres qu'un projet de résidence autonomie intergénérationnelle a vu le jour en janvier 2024.  Neuf personnes âgées et 15 MNA âgés de 15-16 ans y habitent. "Une première en France", se réjouit Coralie Dénoues, la présidente du conseil départemental des Deux-Sèvres. L'expérience des deux premiers mois est plus que positive. "C'est un véritable succès, ça dépasse même nos espérances en termes de tolérance, de bienveillance, de partage".

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"On se sent en famille et en sécurité"

"Ça apporte autant aux uns qu'aux autres", ajoute la présidente de la collectivité. Il n'y a qu'à voir Farah* tenir la main de Marie-Madeleine. "Ça se passe très bien, ils sont très respectueux, polis, rien à redire. Moi je dis c'est nos arrière-petits-enfants", raconte la Deux-Sévrienne de 91 ans. "Ça donne un peu de joie dans la résidence", ajoute Madeleine. Koffi*, 15 ans, originaire de Côte-d'Ivoire explique que "parfois ça nous manque de revoir nos parents mais quand on voit les personnes âgées on ne sent en famille et en sécurité".

Dans la salle commune, il y a des discussions et quand on ne se comprend pas, "on parle avec les mains", dit Roselyne. "Et ils nous font goûter leurs plats", raconte la nonagénaire. Hier, c'était "des pâtes avec une sauce, ce n'était pas trop épicé", sourit-elle. Koffi lui a appris des jeux de cartes qu'il ne connaissait pas. "Et le Puissance 4".

Un projet bien accueilli

Un projet très bien accueilli à Scieq, commune d'un peu plus de 600 habitants. La résidence "Les Vignes" allait fermer faute d'avoir un taux de remplissage suffisant. Au conseil de vie sociale, les familles, les résidents ont tous été d'accord. "Et lors de la réunion publique de présentation aux habitants, quand on a dit y a-t-il des questions ? Tout le monde a applaudi", se souvient René Bauruel, président de l'Acsad, l'association propriétaire du lieu.

"C'est la meilleure façon d'intégrer ces jeunes. Dans les heures que nous vivons en France ça fait du bien, il faut montrer qu'on fait des choses positives pour les gens pour lesquels on les entreprend", insiste Coralie Dénoues, la présidente du Département. Une expérience que la collectivité espère pouvoir dupliquer.

* Les prénoms ont été modifiés