Commerce équitable : à Bordeaux, "les gens pensent que cela consiste simplement à payer plus"
"Enrayer les salaires de la misère" c'est l'objectif avoué par le collectif "Éthique sur l'étiquette". Ce mercredi, il a présenté une nouvelle campagne pour dénoncer les conditions de travail des ouvrières du textile dans les pays d'Asie du Sud-Est avec un site quiestlamoinschère.org. A Bordeaux, les habitudes de consommation changent lentement.
Pour le collectif "Éthique sur l'étiquette", la plupart des 60 millions de travailleurs du textile dans le monde ne gagnent pas de quoi vivre dignement. Le collectif lance d'ailleurs un site : quiestlamoinschère.org. L'occasion de trouver et comprendre quelles ouvrières sont le plus exploitées sur la planète. Il y a un peu plus d'un an et demi – le 24 avril 2013 – l'immeuble le Rana Plaza s'effondrait à Dacca, la capitale du Bangladesh. Plus de 1.100 personnes – majoritairement des ouvrières du textile – mourraient dans cette catastrophe qui allait faire la Une des médias. Mais, depuis, les comportaments n'ont pas changé selon Christine Roux. Elle fait partie d'Artisans du monde à Bordeaux, association membre du collectif "Éthique sur l'Etiquette".
"Malheureusement, je n’ai pas l’impression que ça ait beaucoup les esprits. Une information en chasse une autre. Je me demande si ceux qui vont dans les magasins font le rapprochement."
— Christine Roux, membre d'Artisans du Monde
Face aux étiquettes, beaucoup sont décomplexés, à l'image de Damien.
"Je prends ce qui me plait par rapport au prix aussi. Je ne regarde si ça vient d’un pays ou d’un autre."
— Damien
Accompagnée de ses deux enfants, Murielle le dit : acheter français ce ne serait pas le Pérou.
"Pas possible ? Si ! Mais il faudrait regarder l’étiquette et je ne fais pas attention."
— Murielle
C'est une autre difficulté qui gène la bonne volonté de Denise qui est retraitée.
"Sur certains vêtements on ne sait pas d’où ça vient. Mais en principe je fais attention que ça ne vienne pas de Chine, mais ce n’est pas toujours évitable car il n’y a plus beaucoup de choses faites en France."
— Denise
Marielle, 21 ans, achète ce qui lui plait mais reste alerte.
"De temps en temps, je regarde car j’ai entendu parler du coton ouzbek. On m’a dit qu’il était fait par des enfants ce qui n’est pas une bonne chose."
— Marielle
Elle l'affirme simplement, si un vetement ne respecte pas ses valeurs, elle ne l'achètera pas. Pour autant, le message des produits équitables aurait encore du mal à passer chez les Bordelais-e-s.
"Quand on parle de commerces équitables, les gens ont entendu ce mot mais cela consiste simplement à payer plus les producteurs alors qu’il y a les conditions de travail, les prises de décisions, le travail des enfants, l’environnement, la formation professionnelle. Tout ça fait partie du commerce équitable."
— Christine Roux
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