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Commémoration de l'attentat de Romans-sur-Isère : "Le 4 avril 2020, je me rappelle chaque seconde"

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Quatre ans après l'attentat de Romans qui a fait deux morts, Julien Vinson et Thierry Nivon, et cinq blessés, la commémoration a réuni plus de 250 personnes sur le Champ de Mars jeudi 4 avril.

Les proches des victimes ont déposé des gerbes de fleurs et se sont recueillies devant la statue du Penseur de Toros. Les proches des victimes ont déposé des gerbes de fleurs et se sont recueillies devant la statue du Penseur de Toros.
Les proches des victimes ont déposé des gerbes de fleurs et se sont recueillies devant la statue du Penseur de Toros. © Radio France - Damien Triomphe

Plus de 250 personnes se sont retrouvées sur le Champ de Mars devant la statue du Penseur de Toros ce jeudi en fin d'après-midi pour la commémoration de l'attentat de Romans, le 4 avril 2020. Comme chaque année, des gerbes de fleurs ont été déposées, en présence d'élus locaux, des représentants de l'État et des proches des victimes. La cérémonie a été marquée également par la venue de Marion Maréchal, figure du parti Reconquête!

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"Penser aux victimes, et c'est tout"

Thibaud était un ami de Julien Vinson, l'une des victimes. Il vient à chaque commémoration. "Le 4 avril 2020, je me rappelle de chaque seconde. À partir du moment où j'ai compris que c'était dans sa rue, j'ai essayé de l'appeler plusieurs fois", se souvient-il. "Les anniversaires et les commémorations passent. On est là pour penser à lui et aux autres victimes, mais moi, c'est à Julien que je pense, à son fils qui est toujours là et qui grandit" dit-il, ému, "ça me donne le sourire, j'ai envie de sourire pour Julien".

Dans son discours lors de la cérémonie, la maire Marie-Hélène Thoraval a tenu "à saluer le renvoi de l'assaillant présumé devant la cour d'assises spéciale de Paris." Thibaud admet ne pas avoir voulu s'exprimer sur l'auteur de l'attentat jusqu'à maintenant. Mais la justice avance. "Je suis content de savoir qu'il n'est pas en asile psychiatrique et qu'il sera jugé. La justice ne sera certainement pas à hauteur de ce que nous, les proches, on espèrerait", admet-il. Mais surtout, il ne veut pas parler de politique, ce n'est pas le lieu pour lui.

"Je voudrais attendre le procès en sérénité"

Emmanuelle est l'une des rescapées de l'attentat de Romans. Elle participe à toutes les commémorations. Cette fois, elle ne le dissimule pas : la présence de Marion Maréchal la dérange. Cette dernière est venue sur l'invitation de la mère de Julien Vinson. "Il n'y a pas d'association de victimes à Romans. Chaque victime fait son choix dans son chemin de reconstruction, et c'est tout à fait respectable" pose Emmanuelle. "Moi, ma voie, entre autres, c'est la participation à ces hommages réguliers", poursuit-elle en faisant référence aux commémorations des années précédentes à Romans et à l'hommage national rendu le 11 mars dernier à Valence pour les victimes du terrorisme. "Mais là aujourd'hui, avec la venue de l'extrême-droite, j'ai l'impression d'une récupération politique et c'est loin de m'apaiser. Au contraire. Je voudrais attendre le procès de mon agresseur en sérénité, que la justice fasse son travail en sérénité."

Une manifestation contre la venue de l'extrême-droite

Une petite cinquantaine d'habitants se sont regroupés vers 18 heures, avant la cérémonie, en face de l'office de tourisme. Ils se sont ensuite rapprochés et ont manifesté silencieusement contre la venue de Marion Maréchal, d'élus régionaux et de militants de Reconquête!.

Des habitants ont manifesté silencieusement contre la présence de Marion Maréchal à la commémoration
Des habitants ont manifesté silencieusement contre la présence de Marion Maréchal à la commémoration © Radio France - Damien Triomphe

Pas de quoi déstabiliser la figure du parti zemmouriste. "Je me fiche pas mal de ceux qui contestent en ce jour de commémoration. Je suis venue aux côtés d'Evelyne Reybert, la maman de Julien, tout comme Thierry des victimes innocentes d'un réfugié soudanais djihadiste"répond Marion Maréchal. Elle balaye les critiques qui l'accusent de récupération politique. Et de se lancer : "je ne veux pas qu'on oublie, qu'on s'habitue. Je ne veux pas que d'autres mamans subissent ce que subit tous les jours la maman de Julien. Les autorités publiques n'ont pas pris la mesure de la menace djihadiste. Je continuerai de me battre aux côtés des proches des victimes".

À ses côtés se tient la mère de Julien Vinson. "Je vais bien pour mon second fils et mon petit-fils. Mais quand on perd un enfant, on ne peut plus aller bien" livre-t-elle. Evelyne Reybert a déposé d'abord une gerbe de fleurs au pied de la statue, accompagnée par Marion Maréchal. "Je suis ravie que Marion soit venue. Je l'ai invitée, elle est venue gentiment, ce n'est pas de la récupération, je suis désolée" appuie-t-elle, avant de rappeler son soutien au parti Reconquête!

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