Chiens de protection : "il faut s'adapter à leur présence"

Assis dans l’herbe, Rafale est aux aguets. Le Berger des Abruzzes au pelage blanc et originaire d’Italie ne quitte pas des yeux la trentaine de chèvres qui, à quelques mètres de lui, profitent des pâturages. Rafale est l’un des quatre chiens de protection de Loïc Combréas. Cet agriculteur installé aux Clefs près de Thônes assure que sans eux, il aurait changé de métier. "Pour protéger nos troupeaux des attaques du loup, c’était une nécessité, assure l’éleveur. Dans le massif des Aravis, les loups sont là. On n’a pas le choix alors il faut trouver des solutions. Sans les chiens, il y aurait beaucoup trop de pertes économiques et de stress."

300 chiens de protection en Haute-Savoie

Selon Léna Durbecker de la Société Économique Alpestre de Haute-Savoie (SEA 74), plus de 300 chiens de protections sont aujourd’hui utilisés pour protéger les troupeaux de chèvres et de moutons dans les alpages du département. Mais s’ils sont devenus indispensables pour les agriculteurs, la cohabitation avec les randonneurs pose régulièrement problème. "J’ai souvent des retours de personnes qui me disent avoir eu peur, reconnait Loïc Combréas. C’est normal, ce sont des chiens imposants mais il ne faut pas hésiter à se renseigner."

Apprendre les bons réflexes quand on se retrouve face à un chien de protection, c’est justement l’objectif des sessions de formation proposées par la SEA 74 aux professionnels du tourisme en montagne. "Le retour du loup a obligé les éleveurs à s’adapter donc tout le monde, randonneurs y compris, doit faire un effort", explique Léna Durbecker. "Se renseigner sur les alpages où travaillent les chiens de protection, éviter les zones où sont les troupeaux, modifier son parcours… il faut s’adapter."

Des règles à respecter

"Le loup est là donc nous on a changé notre façon de travailler, il faut donc que les gens changent eux aussi leur manière de consommer la montagne, indique Yves Lachenal, éleveur à Seythenex. On vend la montagne comme un espace de liberté où l’on peut tout faire mais ce n'est pas tout à fait vrai. En alpage, ce n'est pas parce que ce n'est pas clôturé que vous n'êtes pas chez quelqu'un. Donc il y a des règles à respecter. Et par rapport aux chiens de protection, c’est comme si vous arriviez chez des gens avec un chien qui va défendre sa maison. Pour le chien de protection, sa maison c’est son troupeau donc il va défendre son troupeau. Il faut savoir se comporter correctement et en général cela se passe bien." Le chien de protection va courir, aboyer et approcher pour identifier la menace.

Comportements à adopter en cas de rencontre avec un chien de protection

• Dans la mesure du possible, contournez le troupeau sans vous mettre en danger.
• Signalez-vous pour ne pas surprendre le chien ("salut le chien", sans crier).
• Si le chien approche, arrêtez-vous ou avancez doucement (mais pas vers le chien directement), ne le fixez pas dans les yeux, parlez-lui calmement. Gardez votre calme.
• Avec les bâtons de marche, prenez-les dans une main, orientez-les vers le bas. Surtout ne les brandissez pas.
• À vélo, ralentissez puis descendez du vélo et mettez le vélo entre vous et le chien et poussez-le.
• Avec un chien de compagnie, de manière générale, il est déconseillé de se rendre en alpage avec un chien de compagnie. Dans le cas contraire, tenez-le en laisse, laissez-le interagir avec le chien de protection, ne le prenez pas dans vos bras.

Retrouvez toutes les informations sur les chiens de protections ainsi que tous les conseils à tenir sur le site : www.pasto-kezako.fr