"Charlatanisme", "pseudo-science", les chercheurs de Franche-Comté vent debout contre le salon Bio & Co à Besançon
Le salon Bio & Co est de retour à Besançon du vendredi 13 au dimanche 14 avril pour sa 17ᵉ édition. 120 exposants : des producteurs, des artisans, mais surtout des naturopathes, des énergéticiens et des vendeurs de pierres. "Des charlatans", pour certains chercheurs Franc-Comtois.
C'est un évènement qui ne met pas tout le monde d'accord : le salon Bio & Co est de retour à Besançon du vendredi 12 au dimanche 14 avril. 120 exposants ont pris place au parc des expositions de Micropolis. Parmi eux, des agriculteurs et des producteurs, mais aussi d'autres métiers controversés : naturopathes, énergéticiens ou encore vendeurs de pierres. Du "charlatanisme" dénoncent des équipes de chercheurs en Franche-Comté.
Des stands de tarot et de cristaux
Au milieu des stands de miel et de biscuits, les exposants de cartes tarot et de cristaux occupent la majeure partie des allées. "La pierre malachie c'est bon pour le dos !", glisse une vendeuse à sa cliente. Dominique, collier autour du cou, arbore fièrement la nouvelle pierre qu'elle vient de s'acheter. "C'est pour remettre en place les énergies."
Au coin massage bien-être, Jean-Claude et Claudine prennent des précautions dans leurs mots. Lui, pratique le massage de visage kobido, "une pratique japonaise qui stimule les muscles du visage." Elle, des soins du corps. Mais tous les deux réfutent le terme de médecine parallèle. "Nous, on n'est pas médecin", affirment-ils en cœur. "C'est important de faire la distinction", rebondit Claudine, "moi, je n'ai aucunement la prétention de dire que je vais les soigner ou les guérir, mais si je leur fais du bien tant mieux."
"La science, c'est pas des punchlines"
Une rhétorique pourtant jugée ambivalente par le collectif de chercheurs du laboratoire chrono-environnement, l'UMR et le CNRS. "Les exposants et conférenciers sont d'autant plus dangereux qu'ils utilisent, pour la plupart une rhétorique compatible avec le cadre légal actuel : ils parleront de "soulager", plutôt que de soigner" [...]" peut-on lire dans leur communiqué.
"C'est un vocabulaire qui les protège", souligne Didier Hocquet, professeur de microbiologie à Besançon, "la science, c'est pas des punchlines." Bien qu'il ne se soit pas rendu sur place, les thèmes des 70 conférences programmées suffisent à l'inquiéter. "Ce qui me gêne, c'est qu'ils vendent ou préconisent des soins qui n'ont jamais été évalués. Des personnes influentes prônent des positions antivax."
Toute la difficulté pour lui, c'est de parvenir à soulever les interrogations nécessaires, sans tomber dans une condescendance envers un public en quête de sens. "Le danger pour moi, c'est le retard de la prise en charge de pathologie et l'errance thérapeutique."
"Chacun est libre de croire en ce qu'il veut"
Dans le salon, même les exposants ne semblent pas sur la même longueur d'ondes. "Regardez, on m'a proposé une pierre à 12 euros, et plus loin j'ai eu la même à 6 euros..." regrette Robert, "radiesthésiste", autrement dit, maître de pendules. Si Claudine et Jean-Claude soutiennent leur bonne foi, le couple a bien conscience des abus dans le domaine. "Chacun est libre de croire ce qu'il veut, mais c'est comme partout, il y a des charlatans dans tous les corps de métier !"
Parmi les signes indicateurs : les prix et des propos bien plus affirmatifs. "Si vous souffrez d'une maladie, ça va obligatoirement s'améliorer", insiste Denis. Sur un panneau vert clignotant, on lit que ses alèses protègent "des ondes électromagnétiques." Avec un premier prix à 300 euros, Denis ne lâche pas le morceau "ça fonctionne !"
Face à un débat jugé "stérile", les chercheurs de Franche-Comté ont préféré se cantonner à un communiqué dans lequel ils pointent l'ensemble de leurs critiques, sans pour autant entrer en contact avec les organisateurs du salon. "Il faut que les patients soient vigilants et demandent des preuves d'efficacité, tout simplement", conclut leur porte-parole Didier Hocquet.
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