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"Cette navette, c'est notre autonomie" : à Auxonne, ce groupe d'amis s'inquiète de la disparition d'un bus communal

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A Auxonne, le minibus pour les seniors ne circulera plus à partir du 4 mai prochain. La mairie annonce la fin de ce service, estimant que la mobilité ne relève pas de sa compétence. Mais pour quelques habitants, c'était plus qu'un bus, c'était "l'indépendance".

Mimi, Dominique et Rita à Auxonne utilisent la navette municipale chaque semaine Mimi, Dominique et Rita à Auxonne utilisent la navette municipale chaque semaine
Mimi, Dominique et Rita à Auxonne utilisent la navette municipale chaque semaine © Radio France - Stéphanie Perenon

"Pour moi, cette navette est indispensable, pour ne rien demander à personne. Je ne sais pas comment je vais faire, par exemple, pour aller chez le kiné ! Et puis je ne vais pas demander tout le temps à mes enfants, pour faire mes courses, moi je ne suis pas du genre à demander". Mimi, 80 ans, s'inquiète beaucoup de la disparition annoncée d'une navette, financée jusque-là par la mairie d'Auxonne, pour relier certains hameaux ainsi que le quartier de la Colombière, au centre ville, et au cimetière.

Le 4 mai prochain, ce minibus ne sera plus en service. la décision a été prise en conseil municipal. "Ca n'a pas été une décision facile à prendre" explique le maire d'Auxonne, Jacques-François Coiquil, "et je comprends la déception des usagers, mais on ne peut pas maintenir un service qui a tendance à s'éteindre". Aujourd'hui, seuls une dizaine de personnes utilisent cette navette de manière régulière. "Et ce genre de transport, ça n'est pas une compétence municipale, c'est la région" indique le maire. "On sait bien que ça touche à l'autonomie des personnes, mais on a des associations sur la commune qui font du portage de repas ou qui peuvent emmener les gens faire des courses".

"Avec Dominique, on chante, dans ce bus, en allant en ville"

Sauf que cette navette, pour Mimi et ses amis, c'est beaucoup plus que ça. C'est devenu un rendez-vous qu'ils attendent chaque semaine. "Le mercredi et le vendredi on n'attend que ça, on est tout un groupe et on se retrouve, on rigole, et on chante, même ! C'est ça la vie..." Et c'est surtout la liberté de faire ses achats en ville sans avoir besoin d'aide, de garder en somme, une certaine forme d'autonomie pour cette septuagénaire également très attachée à son minibus : "on dépense notre argent dans les commerces d'Auxonne, on va partout, on discute, c'est formidable".

Dominique est le plus jeune de la bande, à 68 ans. Handicapé, il a besoin de ce moyen de transport pour aller à ses rendez-vous médicaux, qu'il a organisés en fonction des horaires de la navette. "Je les prends le vendredi, comme ça elle m'emmène à l'hôpital, y a pas à demander à Pierre, Paul ou Jacques de nous déposer". Rita, 94 ans, est parfois trop fatiguée pour aller en ville et monter dans le minibus, mais elle y est très attachée, elle peut compter sur "ses amis du bus".

La mairie d'Auxonne a rencontré ces usagers inquiets et les oriente vers le service de transport à la demande mis en place et financé par la région, qui existe à Auxonne. Mais c'est une solution qu'ils jugent trop compliquée.

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