Passer au contenu
Publicité

"Ce qu'il nous a raconté, c'est misérable" : après les annonces, les agriculteurs landais toujours en colère

Par

Dans les Landes, les agriculteurs ont accentué la pression ce vendredi avant les annonces du Premier ministre. Ils les attendaient, ils ont été déçus. Et promettent de nouvelles actions la semaine prochaine.

Les agriculteurs ont mené une action devant la préfecture à Mont-de-Marsan peu avant le discours. Les agriculteurs ont mené une action devant la préfecture à Mont-de-Marsan peu avant le discours.
Les agriculteurs ont mené une action devant la préfecture à Mont-de-Marsan peu avant le discours. © Radio France - Fanette Hourt

Les points de blocage ont été nombreux ce vendredi 26 janvier dans les Landes. Vous l'avez peut-être expérimenté, il a été difficile de circuler. Les agriculteurs landais se sont notamment mobilisés sur un axe stratégique du département, entre Dax et Mont-de-Marsan. Une trentaine d'entre eux, une dizaine de tracteurs, ont investi le rond-point à hauteur de Tartas. C'est ici qu'ils ont écouté le discours de Gabriel Attal, le Premier ministre, après 17h30. Un discours attendu. Qui a largement déçu.

Publicité

Des agriculteurs méfiants, dubitatifs

Tous ou presque se sont réunis autour du même tracteur pendant le discours, volume sonore de la radio à fond. Très vite, des réactions. "Il nous dit la messe" lance un agriculteur. Désabusés, les voilà moqueurs : "C'est un guignol". "Un guignol qui parle bien". "Ils parlent tous bien" se répond-on. "Parler, mais pour dire quoi ?" demande un autre. Rémi, discret, a été l'un des plus attentifs : "Ce qu'il a dit n'est pas aberrant. Maintenant, qu'est-ce qu'il en sera vraiment sur le terrain, ça, on le verra dans quelques jours."

Une trentaine d'agriculteurs se sont positionnés sur le rond-point à hauteur de Tartas sur la route entre Dax et Mont-de-Marsan.
Une trentaine d'agriculteurs se sont positionnés sur le rond-point à hauteur de Tartas sur la route entre Dax et Mont-de-Marsan. © Radio France - Lise Dussaut

L'agriculteur cultive du maïs et des kiwis. "Par contre, quand on vous dit que la taxe GNR (le gazole non routier), pour simplifier, on vous met la taxe et vous la rend en fin de facture. Il y avait encore plus simple : L'enlever, lance-t-il. Donc, je me méfie toujours de la simplification avec eux."

"Il aurait fait un bon hypnotiseur"

Matthieu aussi est méfiant, dubitatif, lui qui travaille dans une exploitation de 150 hectares juste avec son père : "Sur l'eau, nous n'avons pas entendu de mesures. Nous ici, l'irrigation, c'est la vie. Et nous n'avons pas entendu de vraies mesures, concrètes". Certains, lassés, préfèrent même partir, n'ont pas envie de parler.

D'autres aussi sont réellement en colère à l'issue du discours. Échange avec Rolland et Laurent, un petit peu à l'écart, 75 et 42 ans, père et fils, tous deux forestiers sur la commune de Beylongue. "Trois quarts d'heure pour dire quoi ?" demande Laurent. Avant d'enchaîner : "Je pense qu'il aurait fait un bon curé, ou hypnotiseur". Son père abonde : "Ce qu'il nous a raconté, c'est misérable. Il répète dix fois la même chose pour ne rien dire. Il parle des sujets qui n'ont rien à voir". Il égraine : "Les haies dans les champs, les loups... Cela n'est pas ce que l'on attendait. On attendait des réponses bien plus franches, concrètes."

De nouvelles actions à venir

Tous deux réfléchissent maintenant à la suite. "Attendre sur des ronds-points, je pense qu'il va falloir attaquer plus sévèrement" songe Rolland. Idem du côté de Laurent : "Il parle d'accélérer, on va lui montrer ce que c'est qu'accélérer. Et peut-être qu'il va comprendre". Rolland ajoute : "Il cherche la guerre, il va la trouver". Ce vendredi soir, les agriculteurs ont levé tous les blocages dans les Landes. Mais envisagent de nouvelles actions dès la semaine prochaine.

Contacté ce vendredi soir, le Modef, l'un des deux syndicats majoritaires dans le département, a réagi, pas vraiment convaincu non plus par le discours de Gabriel Attal :

loading

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined