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"Ça ouvre le débat mais..." : les Isérois restent prudents concernant le projet de loi pour "une aide à mourir"

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Le corps médical et les particuliers en Isère sont plutôt satisfaits du projet de loi pour "une aide à mourir" annoncé par Emmanuel Macron dimanche 10 mars, mais attendent des précisions, notamment sur le sujet de la "clause de conscience".

Le projet de loi pour "une aide à mourir" fait réagir en Isère. Le projet de loi pour "une aide à mourir" fait réagir en Isère.
Le projet de loi pour "une aide à mourir" fait réagir en Isère. © Maxppp - Aurélien Laudy

Du progrès, mais de la prudence. C'est l'état d'esprit qui prédomine chez les particuliers et le corps médical en Isère après l'annonce dimanche 10 mars d'Emmanuel Macron d'un projet de loi pour "une aide à mourir" sous "conditions strictes". Niels, par exemple, est d'accord avec la mesure qui prévoirait d'exclure du processus les patients atteints de maladies psychiatriques et neurodégénératives : "Si la personne n'est pas en état de donner son consentement, j'estime qu'il n'y a pas à prendre la décision pour elle", explique-t-il. Pascale, elle, a "peur des dérives" qu'un tel texte pourrait provoquer.

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Sur la forme, le projet de loi permet d'ouvrir le débat sur la question de la fin de vie estime Déborah Cadat Vandermarliere, médecin généraliste à Grenoble et vice-présidente de l'ordre des médecins en Isère. Sur le fond, elle s'interroge plus sur son aspect déontologique pour le corps doctoral, notamment lors d'une potentielle intervention d'un soignant pour administrer la dose létale. "Il faudra voir si ça rentre dans le champ de compétence du médecin. Cette loi va avoir besoin de beaucoup de précisions pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté. On va être très très vigilant".

"Assez satisfait, maintenant aux parlementaires d'enrichir le texte"

Jean-Michel, un des deux isérois qui a pris part à la Convention citoyenne sur la fin de vie de décembre 2022 à avril 2023, et rapporteur du rapport auprès d'Emmanuel Macron, salue le projet de loi. "Mon positionnement correspond à ce que le président nous a présenté", affirme-t-il. "On n'est pas surpris. Il reprend l'essentiel de nos propositions d'il y a un an comme la hausse des subventions pour les soins palliatifs et la possibilité pour le patient de demander une aide à mourir, tout en excluant les mineurs et ceux qui ont une problématique psychiatrique. Donc je suis assez satisfait. Maintenant, aux parlementaires d'enrichir le texte". Le texte sera présenté en avril en Conseil des ministres, en vue d'une d'une première lecture à compter du 27 mai à l'Assemblée nationale.

La hausse des subvention pour les soins palliatifs dont parle Jean-Michel, un plan de 10 milliards d'euros qui doit être détaillé d'ici la fin du mois, c'est une bonne nouvelle pour Didier Legeais, conseiller départemental de l'ordre des médecins de l'Isère et chirurgien urologue basé à Grenoble. Il effectue des soins palliatifs et des accompagnements de patients en fin de vie depuis 25 ans. "C'est un très bon signe, mais depuis des années, la loi Leonetti (la loi Claeys-Leonetti créée en 2016, ndlr.) n'a pas pu s'appliquer sur le territoire parce qu'on manquait de moyens. Donc je ne suis pas sûr que demain le suicide assisté pourra être appliqué dans de bonnes conditions", tempère-t-il.

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