"Ça fait chaud au cœur" : après son cri d'alarme sur France Bleu Breizh Izel, une éleveuse retrouve le courant

Une semaine sans électricité. Depuis le passage de la tempête Ciaran, certains n'ont toujours retrouvé le courant. Ce jeudi 9 novembre, 33.000 foyers bretons restent privés d'électricité, dont 23.000 dans le Finistère. Parmi eux, une éleveuse de vache laitière à Plougonven dans le nord du Finistère, près de Morlaix. Elle a lancé un appel à l'aide sur France Bleu Breizh Izel ce mercredi.

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Depuis, quatre auditeurs ont rappelé notre radio pour prêter main forte à Valérie avec une génératrice et un inverseur électrique. Enedis a finalement réparé sa panne ce jeudi 9 novembre 2023.

"Ça fait chaud au cœur dans toute cette misère"

Même si les solutions proposées par les auditeurs de France Bleu Breizh Izel ne convenaient pas à sa situation, cette solidarité l'a beaucoup touchée : "Quand j'ai eu un coup de fil deux minutes après avoir appelé le standard de Bleu Breizh Izel, je ne m'attendais pas du tout à recevoir, non pas une ni deux, mais quatre personnes qui m'ont appelé. Ça fait quand même chaud au cœur, quelque part dans toute cette misère."

Cette misère, c'est par exemple traire ses vaches à la main avec l'aide de ses parents âgés de 75 et 80 ans, sachant que le papa est atteint de diabète de type deux : "On a fait vendredi, samedi, dimanche avec un petit pot trieur individuel et un petit groupe à essence que notre voisin pizzaiolo a bien voulu nous prêter. On y a passé sept heures vendredi, puis cinq heures samedi et cinq heures dimanche."

Et tout ça, c'est sans compter : "Pas d'eau chaude pour préparer la buvée des petits veaux, c'est-à-dire la poudre de lait. Donc mes parents ont mis leur gazinière pour que je chauffe l'eau pour préparer le lait. C'est un calvaire", et on fait avec la "lumière du portable, avec des bougies, etc.", souffle-t-elle.

"Les animaux souffrent, on les entend pleurer"

Au vu de sa situation, Valérie ne comprend pas pourquoi elle n'avait toujours pas d'électricité sept jours après le passage de la tempête Ciaran. La voix de Valérie s'enraille, l'émotion monte : "Ça me pesait quoi ! Qu'on ne vienne pas m'embêter avec le bien-être animal parce qu'elles passent avant nous les vaches aujourd'hui. Psychologiquement parlant, c'est lourd. Deux jours, trois jours, on supporte, on se dit bon, on va trouver des solutions, pallier tout ça. Mais là, huit jours cette nuit et on voyait les camions passer devant la ferme tous les jours. On est en tracteur, en voiture, à pied, en train d'essayer de les rattraper, ils nous disent 'oui, peut-être'", lâche-t-elle.

Prochain investissement pour l'exploitation : un inverseur électrique et une génératrice. Ça coûterait 4. 000 euros, selon Valérie. Une modique somme comparée à ce que cette éleveuse est en train de perdre. Entre le lait jeté, le coût des médicaments pour soigner les vaches, plus de 100 euros le flacon, et les dégâts matériels : "C'est inchiffrable. Je comprends la détresse des gens qui sont dans le noir depuis une semaine, je sais que ce n'est pas supportable. Mais les animaux qui souffrent, on les entend pleurer, on les entend gueuler dans l'étable parce qu'ils ont mal au pis, puisque les vaches ne comprennent pas ce qui se passe, parce qu'elles sont complètement décalées."

Contacté par France Bleu Breizh Izel, Enedis nous avait affirmé que leurs techniciens devaient passer ce jeudi pour remettre le courant dans la zone où habitent Valérie. Ce qui a en effet été le cas ce jeudi matin à 10h.