Passer au contenu
Publicité

Brexit, Jour J : des Britanniques installés dans le Poitou portent un toast "à l'Europe"

Par

Alors que le Brexit entre en vigueur ce vendredi à minuit heures française, de nombreux Britanniques vivant dans la Vienne et les Deux-Sèvres confient leur inquiétude pour l'avenir et leur attachement à l'Union européenne.

6.500 Britanniques habiteraient le Poitou (Vienne et Deux-Sèvres).
6.500 Britanniques habiteraient le Poitou (Vienne et Deux-Sèvres). © Maxppp - STEPHANIE LECOCQ

L'histoire se souviendra du Parlement européen chantant "Ce n'est qu'un au revoir", mercredi, en guise d'adieu aux eurodéputés britanniques. Trois ans et demi après le référendum, le Royaume-Uni quitte officiellement l'Union européenne ce vendredi à minuit. Un retrait administratif dans un premier temps. 

Publicité

"Je vais pleurer toute la journée"

"C'est triste", "c'est l'horreur", "ce n'est pas une bonne journée pour nous"...  Au moment où le Brexit entre en application, les Britanniques habitant le Poitou ont le cœur tiraillé, entre ceux qui pleurent à chaudes larmes et ceux qui lèvent un toast à l'Europe. Ancien négociant de spiritueux, Kévin habite Charroux, dans le Sud-Vienne, depuis cinq ans. "Nous avons notre fille qui est mariée à un Français, je me sens européen!". 

"Retourner en Angleterre ? Jamais!"

A l'instar de 756 autres Britanniques siégeant dans des conseils municipaux en France, Didi ne pourra pas se représenter aux prochaines élections municipales dans son village de Bouresse. Agent immobilière de métier, elle se passionnait pourtant pour la chose publique. 

"Je ne pourrai pas me représenter à cause de cette folie. Les gens qui ont voté le Brexit sont des c***, ils ont avalé tous les mensonges qu'ils lisaient sur Facebook, c'est un scandale !"

Ses quatre enfants ont grandi en France, Didi n'imagine plus retourner vivre au Royaume-Uni. "Je suis très contente d'être ici, mais ça sera pour ma famille et mes amis qui restent en Angleterre que ça sera le pire, car le coût de la vie va augmenter."

"Should I Stay or Should I Go ?"

Comme le tube des Clash devenu symbole du Brexit, certains Anglais devenus poitevins par adoption se demandent s'ils vont pouvoir rester dans la Vienne et les Deux-Sèvres. "Il y a en parmi nous qui vont devoir déménager au Royaume-Uni à cause des nouvelles réglementations qui vont naître du Brexit", s'inquiète Charly, la patronne du Green Man Inn à Charroux.

Ce divorce avec l'Union européenne est un crève-cœur pour ces Britanniques mais aussi pour leurs voisins poitevins. De nombreux commerces voient en effet certains clients filer à l'anglaise. 

"C'est énorme dans la région, pour la restauration et les cafés, il y a une chute de l'activité"

Au Bouton d'or, le restaurant de Saint-Romains en Charroux, le chef-cuisinier a vu son chiffre d'affaire s'effondrer. "En deux ans, nous avons une chute de 40%. Beaucoup d'anglais vivent ici à Saint-Romains, ils se demandent s'ils vont pouvoir rester, s'il faut faire des économies, s'ils vont perdre de l'argent", explique Francis Grollier. 

Avec l'entrée en vigueur du Brexit s'ouvre en fait une période de transition durant laquelle le royaume de sa Majesté va devoir négocier de nouveaux traités régissant les futures relations avec l'UE. En attendant les drapeaux britanniques ne flotteront plus sur les bâtiments officiels européens. 

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined