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"Balance ton port" : les pénichiers manifestent devant le tribunal judiciaire de Bordeaux

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Une vingtaine de "pénichiers" ont manifesté devant le tribunal judiciaire Bordeaux ce matin. Ils contestent la décision du Grand Port maritime de les changer de bassin et d'augmenter leur redevance annuelle. "On se bat pour sauver nos maisons", insiste un habitant d'une péniche.

Les habitants des péniches s'opposent au projet de réhabilitation du bassin à flot de Bordeaux Les habitants des péniches s'opposent au projet de réhabilitation du bassin à flot de Bordeaux
Les habitants des péniches s'opposent au projet de réhabilitation du bassin à flot de Bordeaux © Radio France - Justine Claux

"Ne touchez pas à nos péniches". Une vingtaine d'habitants de maisons flottantes ont manifesté devant le tribunal judiciaire de Bordeaux ce mercredi 25 octobre. Depuis plusieurs semaines, un bras de fer les oppose au Grand Port maritime. Les "pénichiers" contestent le projet de réhabilitation du bassin à flot qui est en cours. Il seraient obligés de changer de bassin et de payer davantage de redevance annuelle.

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Bientôt 9.000 euros de charges annuelles ?

Devant le tribunal, les manifestants brandissent des pancartes "Port de Bordeaux, escroc" ou encore "Balance ton port". Pascal, lui, porte un t-shirt "Familles en danger". Il vit sur sa péniche "Destinée" depuis vingt ans et ne compte pas se laisser faire face au Port de Bordeaux. Il refuse que ses charges annuelles soient doublées. "Je paie déjà 4.500 euros de charges par an, avec le doublement de la redevance, je devrais débourser 9.000 euros, ça fait 800 euros par mois alors qu'avec ma compagne, on gagne à peine 2.000 euros par mois, c'est clairement impossible", dénonce-t-il.

La redevance doit augmenter de manière progressive sur les six prochaines années. "Elle n'avait pas bougé depuis une vingtaine d'années, se défend Renaud Picard, directeur général adjoint du Grand Port maritime de Bordeaux. On s'aligne sur toutes les autres grandes villes et on reste moins cher que Paris".

Les manifestants dénoncent le doublement à venir de leurs charges annuelles
Les manifestants dénoncent le doublement à venir de leurs charges annuelles © Radio France - Justine Claux

Un déménagement qui crée des tensions

Autre point de crispation : les résidents refusent de changer de bassin. Ils sont pour le moment sur le bassin à flot numéro 1 et seraient obligés d'aller sur le bassin numéro 2, près de la base sous-marine. "Ça nous mettrait en danger, assure Laurence, qui vit sur une péniche avec sa famille depuis douze ans. Aujourd'hui, on est dans un espace clos pour éviter les intrusions sur nos bateaux, si on est déplacés, on n'aura plus ça, on ne sera plus en sécurité".

Les manifestants dénoncent également le risque incendie qu'un déménagement leur ferait courir"On veut nous déplacer dans un endroit qui n'est absolument pas adapté aux péniches, ajoute Anahita Le Bourdiec, présidente de l'association le "Village des péniches". Ils veulent coller les péniches les unes aux autres, si un incendie se déclare sur l'une des péniches, on est sûrs de tous terminer complètement calcinés, c'est extrêmement grave". Mais "tout est aux normes, assure le directeur général adjoint du Grand Port maritime de Bordeaux. Nous appliquons les distances de sécurité préconisées par le SDIS".

Le déplacement des péniches sur le bassin numéro 2 est lié à une augmentation de l'activité du pôle naval dans les bassins à flot. "On peut s'en réjouir puisque c'est grâce à une nouvelle activité sur le fleuve, explique Renaud Picard. On va proposer de la réparation navale lorsque les bateaux en ont besoin, c'est d'ailleurs la vocation essentielle du port".

"On se bat pour sauver nos maisons"

"Aujourd'hui, on se bat pour sauver nos maisons, insiste Bruno, un manifestant. C'est chez nous, ça nous tient à cœur, on a construit nos péniches pour nos famille". "C'est un mode vie, ajoute Laurence. Vivre sur une péniche nous apporte une certaine liberté". Les manifestants préviennent : "on continuera de se battre tant qu'on ne sera pas entendus".

Les "pénichiers" ont assigné en justice l'établissement public début octobre. Une audience doit se tenir le 24 janvier prochain et devra déterminer si l'affaire sera jugée au tribunal administratif, comme le souhaite le Port maritime, ou au tribunal judiciaire, comme le veulent les résidents des péniches.

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