Avec le confinement, les gendarmes du Nord constatent une nouvelle forme de violences familiales
Le ministère de l'intérieur affirme que les violences conjugales en zone gendarmerie ont augmenté de 30% en France depuis le début du confinement. Dans le Nord, les gendarmes n'ont pas constaté de hausse, mais sont vigilants : ils voient apparaître des violences chez des couples non signalés.
Le drame familial qui s’est produit à Carvin, près de Lens, dimanche soir, met, de façon extrêmement violente, en lumière la problématique des violences au sein de la famille, en cette période de confinement. Selon le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, les signalements de ces violences ont augmenté de 30% en zone gendarmerie.
Les gendarmes appellent les femmes victimes
Dans le Nord, les gendarmes restent très vigilants, car l’isolement de certaines femmes peut être un vrai danger. Les gendarmes appellent donc eux-mêmes, au téléphone, celles qui ont déjà signalé des violences auparavant, pour vérifier que tout va bien. Ils n’hésitent pas à se rendre à domicile en cas de doute.
Un message fort à destination des auteurs
"C'est important pour les victimes", explique le lieutenant-colonel Laurent Gladieux, en charge de la prévention au sein du groupement de gendarmerie du Nord, "pour qu'elles puissent signaler leur situation. C'est un message fort aussi à destination des auteurs, qui ne doivent pas avoir l'impression, sous couvert du confinement, qu'ils ont une puissance absolue et incontestée".
Le confinement est un terreau fertile au passage d'un cap supérieur
Les gendarmes du Nord n’ont pas constaté, pour le moment, de hausse des signalements de faits de violences conjugales. Mais le lieutenant-colonel Cécile Derasse-Durlin, qui commande la compagnie de gendarmerie de Lille, voit apparaître un nouveau type de violences au sein de familles qui n’avaient auparavant jamais fait parler d’elles : "là où des situations se seraient limitées à des mots, au travers d'une dispute comme il peut y avoir dans les couples, un cap est passé, au travers de violences physiques comme des gifles, autant par l'homme que par la femme. C'est là qu'on perçoit les risques du confinement, c'est un terreau fertile au passage d'un cap supérieur".
Un certain nombre de dispositifs existent, pour permettre aux personnes victimes de violences de se signaler et d’être secourues : le numéro d’appel 3919, mais aussi le 114 par SMS car il n’est pas toujours facile d’appeler au secours quand on est confiné avec son conjoint violent. Elles peuvent également se rendre dans les pharmacies.
Point d'accueil au supermarché
A Villeneuve d’Ascq, dans la métropole lilloise, sous l'égide de la direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité, un point d’écoute a été ouvert ce lundi, au sein même du centre commercial V2. Une manière de permettre aux femmes victimes de sortir de l’enfer du confinement avec un conjoint violent, sans éveiller les soupçons. Des intervenantes des associations SOLFA, Louise Michel et du CIDFF reçoivent les victimes, mais aussi toute personne qui aurait constaté des faits de violences familiales.
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