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Astronomie : une sonde de retour sur Terre avec le plus gros échantillon d'astéroïde jamais collecté

Par
  • France Bleu

Une sonde de la Nasa transportant le plus important échantillon de sol jamais collecté sur un astéroïde a fait dimanche son retour sur terre, dans le désert de l'Utah, pour livrer sa précieuse cargaison aux scientifiques.

Il faut éviter une contamination de l'échantillon. Il faut éviter une contamination de l'échantillon.
Il faut éviter une contamination de l'échantillon. © AFP - HANDOUT / NASA

C'est le plus gros échantillon d'astéroïde jamais collecté. Il a atterri ce dimanche, à bord de sa capsule, dans le désert de l'Utah aux États-Unis, après un voyage de plusieurs années dans l'espace. Lancé en septembre 2016, l'engin spatial robotisé OSIRIS-REx avait atteint l'astéroïde Bennu en 2018, passant alors près de deux ans en orbite autour de lui avant de se rapprocher suffisamment pour collecter un échantillon de sa surface en octobre 2020, puis de refaire les près de 3,9 milliards de kilomètres en sens inverse jusqu'à notre planète.

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La capsule qui a atterri ce dimanche doit contenir environ 250 grammes de matière, selon l'estimation de l'agence spatiale américaine. Soit bien plus que les deux précédents échantillons d'astéroïdes rapportés par des missions japonaises. "Le retour de cet échantillon est vraiment historique", avait déclaré à l'AFP Amy Simon, scientifique à la Nasa, avant l'atterrissage.

Il doit "nous aider à mieux comprendre les types d'astéroïdes qui pourraient menacer la Terre", et éclairer "le tout début de l'histoire de notre système solaire", a souligné le patron de l'agence spatiale, Bill Nelson.

Une chute vertigineuse

Environ quatre heures avant l'heure prévue d'atterrissage, la sonde Osiris-Rex a relâché la capsule contenant l'échantillon, à plus de 100.000 km de la Terre (environ un tiers de la distance Terre-Lune).

Durant les 13 dernières minutes de descente, la capsule a traversé l'atmosphère, y entrant à plus de 44.000 km/h, avec une température montant jusqu'à 2.700°C. La chute, observée par des capteurs de l'armée, devait être freinée par deux parachutes successifs. Le parachute principal s'est toutefois déployé plus haut que prévu, et la capsule a atterri légèrement plus tôt qu'anticipé, a annoncé un commentateur de la Nasa sur son direct vidéo.

La zone visée au sol faisait 58 km de long sur 14 km de large, sur une zone militaire d'habitude utilisée pour tester des missiles.

Des jours pour ouvrir la capsule

Une fois la capsule au sol, une équipe équipée de gants et de masques devait s'assurer de son état, avant de la placer dans un filet, ensuite soulevé par un hélicoptère et emporté jusqu'à une "salle blanche" temporaire. La capsule doit être exposée le moins longtemps possible au sable du désert américain, afin d'éviter toute contamination de l'échantillon qui pourrait fausser les analyses ultérieures.

Lundi, celui-ci sera envoyé par avion vers le centre spatial Johnson à Houston, au Texas. C'est là que la boîte sera ouverte, dans une autre salle hermétique. Le processus prendra des jours. La Nasa prévoit une conférence de presse le 11 octobre pour dévoiler de premiers résultats.

La majorité de l'échantillon sera conservée pour être étudiée par des générations futures. Environ 25% seront immédiatement utilisés pour des expériences, et une petite partie sera partagée avec le Japon et le Canada, partenaires.

Le Japon avait lui-même donné à la Nasa quelques grains de l'astéroïde Ryugu, dont il avait rapporté 5,4 grammes en 2020, lors de la mission Hayabusa-2. En 2010, il avait rapporté une quantité microscopique d'un autre astéroïde. Cette fois, l'échantillon de Bennu est "bien plus gros, donc nous allons pouvoir faire bien plus d'analyses", a souligné Amy Simon.

De son côté, la sonde s'est elle mise en route pour rendre visite à un autre astéroïde.

Histoire du système solaire

Les astéroïdes sont composés des matériaux originels du système solaire, il y a 4,5 milliards d'années. Contrairement à la Terre, ils sont restés intacts. Ils détiennent donc "des indices sur la façon dont le système solaire s'est formé et a évolué", a déclaré lors d'une conférence de presse Melissa Morris, responsable du programme Osiris-Rex à la Nasa. "C'est l'histoire de notre propre origine".

En frappant notre planète, "nous pensons que les astéroïdes et les comètes ont apporté de la matière organique, potentiellement de l'eau, ayant aidé la vie à se développer sur Terre", a expliqué Amy Simon. Les scientifiques pensent que Bennu (500 mètres de diamètre) est riche en carbone, et contient des molécules d'eau enfermées dans des minéraux.

L'astéroïde a aussi surpris les scientifiques : sa surface s'était révélée moins dense que prévu durant la collecte de l'échantillon. Le bras de la sonde s'était enfoncé aisément dans le sol. Or mieux comprendre sa composition pourrait se révéler utile à l'avenir.

Bennu, découvert en 1999, est un astéroïde long de 500 mètres. Cet amas de roche passe relativement proche de la Terre tous les six ans, et il existe un faible risque, 1 chance sur 2.700, que Bennu frappe la Terre en 2182. Une collision qui serait catastrophique, mais la Nasa a réussi l'année dernière à dévier la trajectoire d'un astéroïde en le percutant.

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