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À Sury-aux-Bois, les habitants excédés par les galères pour avoir du réseau, "ça coupe systématiquement"

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Qu'importe l'opérateur, les habitants de Sury-aux-Bois dans le Loiret font face à un réseau de mauvaise qualité et fluctuant. Face à l'exaspération, la maire s'est emparée du sujet. La situation de la commune va être examinée dans les prochaines semaines.

La maire de Sury-aux-Bois, Françoise Hébert (à droite), aux côtés de ses administrés rassemblés dans le café du village. La maire de Sury-aux-Bois, Françoise Hébert (à droite), aux côtés de ses administrés rassemblés dans le café du village.
La maire de Sury-aux-Bois, Françoise Hébert (à droite), aux côtés de ses administrés rassemblés dans le café du village. © Radio France - Philippe Peyre

"Allô, allô ?" Au cœur de la forêt domaniale d'Orléans, le réseau mobile est une véritable galère. Les 800 âmes de Sury-aux-Bois, pas loin de Châteauneuf-sur-Loire, en savent quelque chose. Loisirs, télétravail, démarches numériques, paiement par carte... Dès qu'il s'agit de communiquer, c'est compliqué.

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"C'est usant", lance Isabelle, secrétaire de mairie, qui raconte une conversation téléphonique avec la maire la veille. "D'un seul coup, je n'entendais plus... Elle n'a pas réussi à me rappeler !" Situation (trop) souvent rencontrée par Laurent, ingénieur commercial qui télétravaille trois jours par semaine. Il a fini par demander à son employeur de lui fournir une box. "Ça coupe systématiquement, on est obligé de rappeler, multiplier les appels. C'est difficile de développer des raisonnements ! C'est totalement ubuesque", déplore l'ingénieur. Qui pointe aussi les multiples démarches qui passent désormais par une application mobile et qui exigent une bonne connexion réseau.

Plusieurs Suryens partagent leurs problèmes de réseau à Lacour des grands, le seul lieu de convivialité du village.
Plusieurs Suryens partagent leurs problèmes de réseau à Lacour des grands, le seul lieu de convivialité du village. © Radio France - Philippe Peyre
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On ne parle pas vraiment de zone blanche à Sury-aux-Bois, car du réseau, il y en a, mais il est de piètre qualité. "Il y a des jours où tout va très bien se passer et d'autres où, sur une conversation, on est obligé de rappeler trois, quatre fois le client", détaille Aurélie Thomas, agent immobilier qui travaille de chez elle. Par son métier, elle est bien placée pour dire que la qualité du réseau fait partie des critères des potentiels acheteurs. "Ça peut être un frein. Arriver dans un village où c'est un peu chaotique, ça peut éventuellement invalider un achat sur une maison ou sur le secteur éventuellement."

"C'est catastrophique", s'agace Maxime Lacour, à la caisse de Lacour des grands, l'épicerie multi-services, seul commerce du village. "On a déjà eu une journée très compliquée ici, sans réseau et la box qui lâche, la plupart des règlements par carte n'ont pas pu se faire..." Résultat : une journée de bénéfices en moins. Son père, Romain, le gérant, s'agace que les clients ne puissent rien partager sur les réseaux sociaux lors des événements qu'ils organisent. Ou encore, lorsque les clients ne parviennent pas à télécharger un QR Code pour récupérer un colis.

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Romain Lacour, gérant de l'épicerie de Sury-aux-Bois, avec son fils Maxime, 21 ans.
Romain Lacour, gérant de l'épicerie de Sury-aux-Bois, avec son fils Maxime, 21 ans. © Radio France - Philippe Peyre

"Ici, c'est le bordel !", lâche Alain, venu chercher son pain. "Je confirme, si on a besoin pour raisons médicales ou autre, on peut crever dans notre coin..." Dans un courrier daté du mois dernier, l'infirmière du village raconte qu'une patiente a chuté et passé la nuit par terre, faute d'avoir pu la joindre.

"Nous espérons une amélioration rapide pour la sécurité de tous" : le courrier de l'infirmière de Sury-aux-Bois transmis au sous-préfet.
"Nous espérons une amélioration rapide pour la sécurité de tous" : le courrier de l'infirmière de Sury-aux-Bois transmis au sous-préfet. © Radio France - Philippe Peyre

Françoise Hébert, la maire du village, a fait remonter le problème au sous-préfet de Pithiviers, Christophe Hurault. Celui-ci explique que Sury pourrait bientôt obtenir un des trois pylônes dont le département du Loiret dispose pour l'année 2024. Mais rien de certain : "À ce stade, il est encore trop tôt, mais cela fera l'objet d'une décision à notre niveau dans quelques semaines pour voir si Sury fera partie des trois pylônes qui seront choisis", explique-t-il.

En 2023, dans le Loiret, les communes de Neuvois, Ménestreau-en-Villette, La Chapelle-sur-Aveyron et Ervauville ont obtenu un pylône pour palier les problèmes de réseau, indique le sous-préfet. Sachant qu'à partir du moment où la décision est prise, il faut compter deux ans avant qu'il entre en fonction.

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