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À Saint-Georges-Montcocq, des ukrainiennes passent Noël avec une famille française

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À Saint-Georges-Montcocq, Lauranne et Philippe ont accueilli deux ukrainiennes et leurs enfants ainsi qu'une équatorienne pour passer le réveillon. Lauranne leur donne des cours de français depuis plusieurs mois à Saint-Lô et elles se sont liées d'amitié.

À Saint-Georges-Montcocq, le Noël était international, deux ukrainiennes, leurs enfants et une équatorienne sont venus passer le réveillon chez Lauranne et Philippe À Saint-Georges-Montcocq, le Noël était international, deux ukrainiennes, leurs enfants et une équatorienne sont venus passer le réveillon chez Lauranne et Philippe
À Saint-Georges-Montcocq, le Noël était international, deux ukrainiennes, leurs enfants et une équatorienne sont venus passer le réveillon chez Lauranne et Philippe © Radio France - Eloïse Roger

Pour le réveillon du 24 décembre, Lauranne et Philippe n'ont pas accueilli de la famille. Chez eux, à Saint-Georges-Montcocq, proche de Saint-Lô dans la Manche, ils ont organisé un réveillon "international". Des familles ukrainiennes, Vera et sa fille Masha de 16 ans ainsi que Tatiana et ses deux enfants, Viktoria et Yurii sont leurs invités. Mais il y a aussi une jeune équatorienne, Elizabeth.

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Lauranne a rencontré ces trois femmes à Saint-Lô, elle leur donne des cours de français depuis le début de l'année et petit à petit elles se sont liées d'amitié.

Toujours une pensée pour les proches

Cela fait neuf mois que Tatiana n'a pas vu son mari et ses parents, restées en Ukraine. Elle est arrivée en France le 30 mars. "J'arrive à téléphoner à mon mari tous les jours mais ce n'est pas la même chose. Et avec toutes les coupures de courant dans le pays c'est très difficile. Ils ont de l'électricité seulement deux heures par jours", raconte-t-elle, les larmes aux yeux. Alors Tatiana n'a pas vraiment le cœur à la fête, "c'est compliqué, j'aimerais pouvoir être aux côtés de mon mari et mes enfants aussi aimeraient pouvoir passer Noël avec leur père." Mais être entourée de ses amies lui fait tout de même du bien. Quand Vera arrive, la joie se lit sur son visage.

Cette dernière est arrivée par le train avec sa fille. Avant de venir réveillonner chez Lauranne, elle est allée à Paris pour envoyer un colis à sa famille restée en Ukraine. "Ma mère adore le fromage, je lui en ai envoyé trois ou quatre sortes différentes. Une amie de ma fille étudie le français là-bas, alors on lui a acheté le Bescherelle". Vera a aussi acheté une lampe qui se recharge sans électricité ainsi que des batteries portables et des douceurs pour les enfants de ses cousins.

Autour de la table les femmes discutent entre elles de leurs traditions de Noël et Vera se met même à chantonner une musique traditionnelle ukrainienne qu'elle a mise sur son téléphone. L'ambiance est très chaleureuse même si le sujet de la guerre en Ukraine revient aussi, inexorablement.

Un Noël sous le signe de la bienveillance et du partage

Pendant ce temps, Philippe s'active en cuisine, il apporte les entrées et Lauranne constate que son repas "à la française" est un succès. "Elle font honneur aux escargots, je suis très contente. Mais je ne parierais pas sur les huîtres qui arrivent par la suite", s'esclaffe-t-elle. Il y aura de quoi se rattraper après, tourte au poisson, pomme dauphine et bûche en dessert. Pour elle, c'est un plaisir de les accueillir. "Je suis très heureuse de les recevoir, qui aurait cru que des personnes qui habitent à des milliers de kilomètres soient ici ce soir, à discuter de tout dans toutes les langues, c'est mon plus beau Noël", sourit-elle.

Tatiana et Vera sont très reconnaissantes d'être présentes ce soir. "Lauranne est tellement gentille, elle nous aide beaucoup dans nos démarches, elle m'a aidé à trouver un logement, elle, nous conduit quand on a besoin de se rendre quelque part, raconte Tatiana. Alors quand elle m'a appelé pour me proposer de passer le réveillon chez elle j'ai dit 'ok d'accord'", explique-t-elle. Et pour Lauranne, fêter Noël avec elles, c'était comme une évidence, "se sont mes amies", confie-t-elle. Pour remercier Lauranne, Tatiana lui a acheté un petit cadeau, une boîte à thé. "Je fais des ménages dans un cinéma mais je suis aussi bénévole à la Croix Rouge et nous emballons des cadeaux à la sortie d'un magasin d'ameublement alors j'y ai fait un tour et je me suis dit que c'était le cadeau parfait car Lauranne boit beaucoup de thé", explique-t-elle, heureuse de sa trouvaille. Vera, elle, a ramené une boîte de petits gâteaux ukrainiens, à déguster au le dessert.

Un avenir toujours incertain

Les deux femmes et leurs enfants habitent Saint-Lô depuis maintenant neuf mois. En Ukraine, Tatiana était couturière, elle avait son entreprise avec son mari, ils confectionnaient des rideaux à Kiev. Vera, elle, était pédopsychiatre. "Quand je parlerais mieux le français j'espère pouvoir reprendre mon travail ici." explique-t-elle, modestement, dans un français plus que correct. Au fond d'elles, elles espèrent surtout que la guerre se termine et qu'elles puissent retourner auprès de leurs proches.

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