À Mayenne, un compromis trouvé entre la mairie et les commerçants pour le jardin éphémère au printemps

C'est une mésentente qui se finit bien ! Depuis quelques mois et la divulgation de projet de jardin éphémère dans le centre-ville de Mayenne, il y avait de l'eau dans le gaz entre la municipalité et les commerçants. La première souhaitait reconduire le projet qui avait déjà vu le jour l'année dernière, les seconds dénonçaient le grignotage de places de parking essentielles, les difficultés engendrées pour la circulation et ainsi, la perte de chiffre d'affaires probable.

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Finalement, après discussion, les deux parties se sont mises d'accord sur une troisième version de ce jardin de la discorde.

19 places de parking maintenues et une rue rouverte

Une "V3" où le principal changement, c'est la conservation de 19 places de parkings qui devaient initialement être entravées par le jardin éphémère. La mairie a également prévu de laisser ouverte l'une des rues qui longe la place. Dans la deuxième version, elle était barrée et forçait les automobilistes à faire un très grand détour.  Désormais donc, l'accès au centre-ville ne sera pas entravé.

Pour le maire, Jean-Pierre Le Scornet, il n'était pas question de décider de ce projet de manière unilatérale : "C'était le principe même d'une expérimentation, qui, plutôt que de passer en force, met en avant le principe de concertation, de discussion, de retours d'expérience et d'ajustement. En tout cas, ça nous permet de nous projeter et de pouvoir envisager plus sereinement cet aménagement."

Des aménagements salués par Mylène Guichard, responsable du magasin Optic 2000 sur la Place Clemenceau "On est ravis qu'on nous ait demandé notre avis, notre opinion. C'est tout ce que l'on demandait. Donc pour ça, c'est une victoire". Victoire aussi, de conserver la rue qui passe devant son commerce "J'ai la voisine qui me disait que, pour elle, la vitrine c'est très important. Elle avait certaines clientes qui, juste en voyant une robe en vitrine, s'arrêtaient, se garer et puis venaient acheter".

Justement dans la boutique voisine, "Impulsion", on trouve la conseillère régionale Marie Es-Sayé. Elle est en train d'expliquer, photo sur le téléphone à l'appui, à quoi va ressembler le jardin "C'est important. Je vais repasser, faire le tour avec des disques de stationnement, et des plans des parkings à proximité, pour bien expliquer à tout le monde". Véronique Anis, la responsable, est convaincue "Ils en ont lâché un peu, on en a lâché un peu. C'est le compromis, c'est bien ! Et puis ça me paraît cohérent et pratique", se réjouit la commerçante.

"On est satisfaits d'avoir été écoutés"

Frédéric Ségura est le président de l’Union des commerçants et artisans de la Ville de Mayenne (UCAVM). Lui aussi salue ce compromis "Les commerçants sont satisfaits d'avoir été écoutés. Cela va permettre un peu plus de fluidité, surtout les jours de marché". Il rappelle la nécessité d'avoir une circulation aisée en centre-ville "Beaucoup de commerçants disent qu'il y a une population vieillissante, qui souhaite être garée à proximité du magasin. C'est un fait".

Le jardin éphémère pourrait devenir permanent

Le président estime qu'avec cet accord, les deux parties ont gardé le meilleur "Avec d'un côté la conservation d'un jardin, qui apporte quand même de la beauté et de la fraîcheur. Et puis c'est un point de rencontre aussi, on peut s'asseoir, on peut manger un sandwich tranquillement, il y a un cadre agréable. Et puis de l'autre côté, on conserve tout de même l'attractivité pour les commerçants". Par ailleurs, Frédéric Ségura rappelle que 1.000 places de parking sont disponibles gratuitement, à cinq minutes à pied du centre-ville.

Comme pour sceller cette entente entre municipalité et commerçants, cette année, le jardin sera mis en place plus longtemps, d'avril à octobre. C'est trois mois de plus que l'année précédente. Avant, "pourquoi pas", une installation permanente "dans les prochaines années", projette le maire, dont l'idée est de valider définitivement le projet "On fera un retour d'expérience à l'automne pour ensuite, envisager des aménagements plus définitifs, pour 2025 ou 2026. Un jardin qui aura été concerté et donc qui aura été bien compris des uns et des autres", conclut Jean-Pierre Le Scornet.