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80e anniversaire du Débarquement : autour de Lucq-de-Béarn, un maquisard faisait danser dans des bals clandestins

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À l'approche des célébrations du 80e anniversaire du Débarquement, les souvenirs de cette période refont surface. À Monein, des proches d'un maquisard, réfractaire au STO, racontent comment il organisait des bals clandestins.

Malou nous a confié l'histoire de son mari maquisard et accordéoniste. Malou nous a confié l'histoire de son mari maquisard et accordéoniste.
Malou nous a confié l'histoire de son mari maquisard et accordéoniste. © Radio France - Yannick DAMONT

La France célèbre cette année le 80e anniversaire du Débarquement. En Béarn, plusieurs maquis sont actifs dans les mois qui précèdent ce débarquement pour déstabiliser l'occupant allemand. Parmi ces maquisards, il y a de nombreux réfractaires au STO, le service de travail obligatoire. À Monein, ceux qui ont connu cette époque, se souviennent en particulier d'un jeune accordéoniste qui, avec d'autres amis musiciens, faisaient danser dans des bals clandestins. L'occupant allemand avait interdit les bals et la danse était réprimée.

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De la musique clandestine

L'épouse d'Edouard Médou, Malou, qui a 90 ans aujourd'hui a accepté de nous raconter son histoire. "C'était dangereux. Il fallait se cacher et ne pas se faire prendre. Vous imaginez s'ils l'avaient chopé ? Il faisait des bals dans le fond d'une grange ici à Monein, mais aussi à Lucq-de-Béarn. Les jeunes filles et les gars venaient danser le dimanche après-midi." En 1943, Edouard Médou, qui vient d'avoir 20 ans, est réquisitionné pour partir travailler en Tchécoslovaquie pour fabriquer des tonneaux. Il profite d'une permission pour revenir à Monein et décide de rejoindre le maquis à Lucq-de Béarn sans pour autant se départir de son accordéon.

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Malou a conservé le brassard des FFI de son mari Edouard et quelques photos lorsqu'il était en Tchécoslovaquie. - Yannick DAMONT / Radio France
Malou a conservé le brassard des FFI de son mari Edouard et quelques photos lorsqu'il était en Tchécoslovaquie. - Yannick DAMONT / Radio France © Radio France - Yannick DAMONT

À vingt ans, il choisi la Liberté

Plusieurs familles le cachent pendant un an et demi. Jean et Rose Paillé, mais aussi la famille de Pierre Haure qui n'avait que six ans lorsqu'il a vu arriver ce maquisard pas comme les autres. Edouard se fait alors appeler Robert et prétend être originaire de Sauveterre-de-Béarn. "Il faisait des bals dans les forêts par-là, c'était lui le musicien et l'instigateur. Il jouait de l'accordéon pour amuser tout le monde. Un phénomène !" se souvient Pierre qui vit toujours dans la maison familiale. "Il nous faisait rire. C'était un blagueur, un rigolo". Pierre Haure se souvient aussi de sa peur des Allemands qui sont venus plusieurs fois visiter la ferme de ses parents mais qui n'ont jamais réussi à trouver l'accordéoniste. "C'était un homme invisible, personne ne le voyait." Les soldats allemands ne l'ont pas trouvé non plus la fois où Edouard a dû se cacher en vitesse dans le four à pain de la maison et retenir sons souffle jusqu'au départ de la patrouille.

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Edouard Médou (permier à gauche) avec son béret lors de son séjour forcé en Tchécoslovaquie.
Edouard Médou (permier à gauche) avec son béret lors de son séjour forcé en Tchécoslovaquie. © Radio France - Archives de la famille Médou
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"À vingt ans, on a envie de s'amuser. Il avait beaucoup de copains et toute cette jeunesse le sollicitait", explique aussi Françoise, la fille d'Edouard Médou qui n'a pas oublié les nombreuses anecdotes que son père lui a confiées. "Il savait que c'était interdit. Il savait qu'il était recherché. Il était considéré comme "terroriste", mais il était content de faire plaisir et de passer un bon moment avec les copains. Il n'a jamais vraiment parlé d'histoires de combats. Il n'avait pas cette âme-là. ll m'a dit une fois, 'Moi à 20 ans, j'ai choisi la liberté'. Edouard Médou est décédé en 2008. Son acte de résistance n'est dans aucun livre d'histoire. Aucune plaque ne commémore son souvenir.

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